Dans un retour aux racines sacrées de la danse, ce « solo moderne et dérangeant » nous la présente dissimulée. Seul son visage est éclairé sur l’immense scène d’Anthéa, il reste longtemps figé et ne bougera au ralenti que peu à peu selon l’éclairage de son corps. Avant que s’illumine autour d’elle un immense échafaudage qui s’éclaire insensiblement, petit à petit, sur la superbe musique du « Sacre du Printemps » de Stravinsky.
Le corps de la danseuse bouge aussi insensiblement d’abord, avant de s’agiter en des mouvements qui semblent désordonnés, mais qui suivent la musique de plus en plus saccadée et tonitruante.
La danseuse grimpe dans l’échafaudage et elle y allume une cigarette avant de redescendre. Sur le devant de la scène, elle dénoue alors ses cheveux pour utiliser son abondante chevelure, agitée en mouvements désordonnés suivant le rythme de la musique.
En s’inspirant du scandale, en son temps, de la performance de Nijinski sur « Le Sacre du printemps », Olivier Dubois choisit une ex danseuse étoile pour lui redonner la part belle du « seule en scène ». Elle ose ainsi subjuguer le public en occupant tout l’espace scénique avec des mouvements amples et variés, car elle s’agite beaucoup.
Si ce choix qu’a fait le chorégraphe étonne, il donne cependant au public une forte dose d’émotions et de surprises.
Caroline Boudet-Lefort