Le film de Julie Couturier « Les chemins du retour » (première partie) nous immerge dans la réalité quotidienne de la tribu des Ashaninka qui occupent depuis plusieurs millénaires un vaste territoire, du Rio Jurua au Brésil à la ligne de partage des eaux des Andes péruviennes.
Comme tous les peuples d’Amazonie, ils ont subi à partir du XVe siècle l’invasion destructrice des Espagnols contre laquelle ils luttent avec courage. À la fin du XIXe, début XXe siècle, ils vont devoir se défendre contre les seringueiros, des collecteurs de caoutchouc qui à la naissance de l’automobile, vont venir rechercher le latex nécessaire à la fabrication des pneus et des tissus imperméables.
Depuis que l’américain Charles Goodyear a inventé un processus (la vulcanisation) qui, en chauffant le latex issu de l’hévéa, produit le caoutchouc plus fort et élastique, une fièvre comparable à celle de l’or a fait déferler des chercheurs, des commerçants mais aussi des tortionnaires qui ont esclavagisé et décimé par des épidémies une grande partie de la population indienne.
Par la suite, tout au long du XXe siècle, l’industrialisation, l’exploitation des forêts et la construction de barrages vont repousser les tribus de plus en plus loin dans les forêts en les spoliant de leurs terres ancestrales.
Formé comme un chaman, Benki Piyako s’engage dès son plus jeune âge aux côtés de son père et de ses frères dans la résistance pacifique à la progression du front pionnier amazonien. En 1992, il participe à la conférence ECO92 Rio en tant qu’ambassadeur des peuples autochtones.
De la ville de « Maréchal Thaumaturgo » où il assure le rôle de directeur au secrétariat de l’environnement, il se bat pour la sauvegarde de l’écosystème local.
En 2007, il crée le Centre Yorenka Atame, une école des savoirs de la Forêt Amazonienne, un lieu d’accueil et d’échanges avec le monde entier.
Outre son action politique pour le développement et l’autonomie économique des peuples indigènes et son rôle d’ambassadeur international, Benki, pàjé (sage) de la communauté, dans sa relation profonde à la nature, rellie l’homme au spirituel dans ce qu’il a d’essentiel.
Son discours nous sensibilise au fait que leurs problèmes sont aussi les nôtres : par notre consommation et pour des intérêts à court terme, nous participons à la destruction programmée de l’Amazonie.
L’émotion qui naît des rencontres de Benki avec les publics, l’évidence de ses discours nous aident à prendre conscience de la seule cause qui vaille, la défense et la sauvegarde de la vie sur notre planète.
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