« Repenser le monde de la vie à partir des nouvelles esthétiques environnementales » - Mardi 13 février 2018 à 19h - Patricia Limido
La diversité nouvelle des paysages et des espaces urbains qui constituent désormais notre monde de la vie, ou comme dit Husserl notre Umwelt, requiert de nouvelles analyses afin de réinterroger les modalités et les catégories de l’expérience esthétique.
C’est d’une certaine manière ce que propose depuis une vingtaine d’années l’esthétique environnementale, qui s’est formée dans les sillages de la philosophie analytique anglo-saxonne. Je propose de présenter cette nouvelle perspective esthétique qui offre en fait une pluralité de conceptions et d’enjeux, tous liés aux différentes possibilités d’aménager nos environnements quotidiens.
Cela constituera une invitation pour repenser la physionomie de notre monde ambiant et corrélativement la possibilité d’y déployer un nouvel horizon esthétique.
Patricia Limido, docteur et professeur agrégé de philosophie, enseigne la philosophie et l’esthétique à l’université Rennes 2 dans le département d’histoire de l’art. Spécialiste de la pensée de Husserl et Ingarden dont elle a traduit un certain nombre de textes (Esthétique et Ontologie de l’œuvre d’art, Paris, Vrin, 2011, L’Œuvre d’art architecturale, Paris, Vrin, 2013), elle travaille aussi sur l’esthétique du paysage et des arts paysagers ; à l’intersection de ces différents intérêts se tient la corrélation du sujet et de l’objet et la constitution du monde de la vie. Elle a récemment publié Une histoire philosophique de la nature, Éditions Apogée, Rennes, 2014, et Les Arts et l’expérience de l’espace, Éditions Apogée, 2015. .
« L’invention de l’histoire de l’art » - Mardi 27 mars 2018 à 19h - Pierre-Henry Frangne
La conférence analysera la naissance de l’histoire de l’art, du XVIe siècle au XIXe siècle, de Vasari à Hegel, en montrant la philosophie de l’art sur laquelle elle est adossée.
Cette philosophie permet de penser une unité d’essence de l’art et des arts, de dégager des époques comme les différents moments d’incarnation ou d’effectuation de cette essence, enfin, de déterminer un style classique orientant et normant son cours ou ses œuvres. Or, à l’époque contemporaine qui est celle des avant-gardes et d’une profonde indétermination ou ouverture du concept d’art, il n’est pas sûr que cette philosophie de l’histoire de l’art soit encore possible. Qu’est ce qui caractérise et fonde alors, aux XXe et XXIe siècles, notre nouvelle histoire de l’art ? Une hypothèse et une réponse seront essayées : une histoire de l’art sans Art, sans époques ni historicisme.
Pierre-Henry Frangne est professeur de philosophie de l’art et d’esthétique au département d’histoire de l’art de l’université de Rennes. Il a publié une vingtaine d’ouvrages (livre personnel, direction d’ouvrage collectif, édition, traduction ou anthologie critiques) portant sur la pensée de Mallarmé, sur l’art symboliste français de la fin du XIXe siècle, sur les rapports entre les arts à l’époque contemporaine, sur la pensée musicale du XVIIe et du XXe siècle, sur le paysage photographique. Il a créé, et dirige aujourd’hui encore avec Roger Pouivet, la collection Aesthetica des Presses Universitaires de Rennes.
« Dioramas en exposition ? » - Mardi 10 avril 2018 à 19h - Laurent Le Bon
Le caractère protéiforme du diorama pose de nombreuses questions quant à son exposition. Inventé par Louis Daguerre au XIXe siècle, ce dispositif au croisement de l’art, du théâtre, du cinéma et de la science continue d’inspirer les artistes contemporains. Il s’agira de revenir sur l’expérience inédite de l’exposition au Palais de Tokyo en 2017, qui a tenté de retracer l’histoire de ce procédé et de montrer sa dimension pluridisciplinaire.
Conservateur général du patrimoine, Laurent Le Bon - a été en charge de la commande publique à la Délégation aux arts plastiques du ministère de la Culture et de la Communication puis, de 2000 à 2010, conservateur au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou. Il a été commissaire d’une cinquantaine d’expositions et l’auteur des ouvrages afférents, notamment « Dada » au Centre Pompidou, « Jeff Koons Versailles » au château de Versailles et, en 2017, « Jardins » aux Galeries nationales du Grand Palais et « Dioramas » au Palais de Tokyo. De 2008 à 2014, il a dirigé le Centre Pompidou-Metz, où il a assuré le commissariat des expositions « Chefs-d’œuvre ? » et « 1917 ». Il est, depuis juin 2014, Président du Musée national Picasso-Paris.