Avec « Alfama », direction Lisbonne et la langueur légendaire du fado qu’ils se réapproprient... en yiddish. Un choix aussi radical qu’étonnamment naturel pour Noëmi Waysfeld & Blik, puisque les chants d’Amalia Rodrigues et les complaintes yiddish partagent des émotions et une sorte d’essence communes : la chanteuse Noëmi Waysfeld, incarne et réunit avec talent ce passage de l’un à l’autre.
Au départ, il ne s’agissait que d’une intuition musicale.
En écoutant Amalia Rodrigues et les grandes heures du fado, Noëmi Waysfeld s’était étonnée d’être émue et bouleversée par des morceaux comme « Estranha forma de vida » ou « Cansaço », de la même manière qu’elle pouvait apprécier les chants d’Europe Centrale.
Ce qui n’était alors qu’un ressenti s’est précisé à la lueur des textes eux-mêmes du fado : le chant, aussi bien à Lisbonne que dans un shtetl, remplissait une mission
vitale. Nécessaire. Salvatrice.
Comme pour Kalyma, le premier album de Blik, Noëmi Waysfeld tenait là un nouveau fil rouge : interpréter ces morceaux intemporels d’Amalia Rodrigues, mais dans sa
langue émotionnelle, le yiddish. Peu importe que l’on parle de « saudade » portugaise, de « nostalgia » russe ou polonaise, le point commun reste la puissance symbolique du chant, plus fort que tous les drames, et toujours empreint d’un espoir surhumain.
Noëmi Waysfeld - chant
Florent Labodinière - guitare et oud
Thierry Bretonnet - accordéon
Antoine Rozenbaum - contrebasse