Cette édition nous promet douze soirées décoiffantes, concoctées par les directeurs artistiques ayant pris la suite du regretté Jean-René Palacio, qui a rejoint bien trop tôt le paradis bleu.
Ces trois "mousquetaires" - Reno Di Matteo, Jean-Noël Ginibre et Pascal
Pilorget - ont additionné leurs sensibilités pour construire une affiche à la hauteur du monument qu’est Juan sur la planète jazz. Ils ont relevé la gageure, et comment ! Ni dans la rupture, ni dans le copié-collé du passé, mais dans la voie étroite sur laquelle se croisent les "monstres" du genre et les nouveaux venus.
Leur recette est épicée à souhait, avec des premières venues à Juan comme John Legend ou l’explosif Trombone Shorty, mais aussi de Van Morrisson ou du jeune pianiste prodige Joey Alexander, à peine vingt ans.
Et des retours aussi surprenants qu’inattendus : l’organiste Rhoda Scott, qui sera entourée pour l’occasion par ses "Ladies all stars". Elle n’avait pas retrouvé Juan depuis... 1975.
On y applaudira aussi l’inusable Paul Anka, qui ne s’était encore jamais produit à la Pinède, comment est-ce possible ?
Il y aura aussi des retours espérés, comme ceux de George Benson qui ouvrira le festival ; de Roberto Fonseca qui n’était encore jamais venu sous son propre nom, des Snarky Puppy, de Gilberto Gil (qui casse déjà la baraque des pré-réservations avec plus de 700 places retenues dès avant l’ouverture des ventes !)
Sans oublier le "off" ...
Deux groupes "seulement" se relaieront sur scène chaque soir. Un choix assumé par les organisateurs, pour que les musiciens puissent s’exprimer plus longuement, et pour que les concerts s’arrêtent à minuit. "L’expérience nous montre qu’avec trois artistes au programme, des spectateurs quittent avant la fin car cela finit trop tard. Techniquement, les changements de plateau sont aussi très lourds pour nos équipes" commente Philippe Beaute, directeur de l’Office de Tourisme.
Parmi les grandes soirées prévisibles et inloupables, citons "l’épous-soufflant" Charles Lloyd qui ouvrira en 4t, avant Chucho Valdes et Paquito d’Rivera, de vieilles canailles que lient soixante années de complicité musicale (12 juillet). Et celle de Tigran Hamasyan (découvert à Juan) et de Herbie Hancock (18 juillet). Il n’y aurait que ces deux dates que ce serait déjà un très grand festival !
Pour que la fête soit complète, Jazz à Juan programmera aussi un "off" accessible gratuitement près de la Pinède et dans le centre d’Antibes ainsi que deux soirées, l’une le 14 juillet et l’autre en clôture, avec le désormais traditionnel rendez-vous gospel.
À Antibes et Juan, des "marching bands" animeront les rues, comme à la Nouvelle Orleans avec qui le festival azuréen va bientôt se jumeler.
Alors, dans ce monde si tranquille, laissons le bon temps rouler !