Ce n’est quand même pas un petit virus qui va nous empêcher d’écouter l’Ensemble baroque de Nice dirigé par Gilbert Bezzina ! Cette formation d’une douzaine de musiciens jouant sur des instruments anciens avait concocté, comme chaque année, un programme de concerts qui devaient nous accompagner pendant toute la saison. Mais l’épidémie en a voulu autrement, pour le moment...
Sortir de l’étui...
Il ne sera pas dit que les instruments resteront dans leur étui puisque le groupe niçois va donner vendredi 12 mars un concert en ligne que l’on pourra apprécier en direct de chez soi. Grâce à la magie de l’internet, on retrouvera les musiciens sur la chaîne Youtube pour un programme autour des œuvres de Girolamo Frescobaldi, Pandolfi Mealli, Antonino Bertali,
Johann Jakob Walther et de Dario Castello. Au violon, Gilbert Bezzina, sera accompagné pour cette soirée de Daniele Bovo, violoncelle, Vera Elliott, clavecin, et de Sergio Basilico, théorbe.
"Le XVIIe siècle est une période fascinante dans la constitution de la sonate pour violon. Depuis l’Italie où elle est née, elle se diffuse au gré des jeux politiques de l’époque, notamment dans les territoires du Saint-Empire romain. Si les compositeurs germaniques viennent souvent parfaire leur technique en Italie, de nombreux compositeurs italiens vont chercher un emploi dans les cours d’Autriche ou d’Allemagne, voire d’Angleterre" explique Gilbert Bezzina. De ces expériences, il reste aujourd’hui un
répertoire que l’Ensemble baroque partage et met en valeur.
Lors de sa conférence de presse de présentation de la saison, le chef promettait "des choses pas entendues bien souvent" et des artistes exceptionnels. Tout a été chamboulé. Mais après trente-huit années de fidélité sans faille à la ville de Nice, la formation maintient le contact avec son public en dépit des contraintes budgétaires et sanitaires. Même si bien des rendez-vous ont dû être annulés, comme la rencontre de l’Ensemble avec le violoncelliste Jean-Christophe Bournine, alias Merakhaazan, pour un alliage électrisant entre le baroque et les musiques actuelles qui était prévue en décembre à l’occasion du festival "C’est pas classique".
Et garder le cap !
La crise impose donc aux artistes d’être innovants et d’aller chercher le public où il se trouve, c’est-à-dire derrière l’écran, puisqu’il est privé de vrais concerts.
L’ensemble baroque de Nice a encore quelques idées dans son sac, comme des rencontres avec les scolaires, une intervention en plein air sur le parvis de la gare du Sud et des concerts dans différents lieux de Nice. Il continue à se renouveler pour le plus grand plaisir des mélomanes en gardant le cap de l’excellence.
Vendredi 12 mars 2021 à 20h30 sur Youtube