Depuis plus de 10 ans, Hervé Salters ana General Elektriks mets sa musique au service d’une seule et même cause : le grosse. Fier d’une voix au timbre unique, il explore les genres et s’approprie leurs codes pour mieux les détourner. Electro, funk, rock, jazz, hip-hop, indie-pop : General Elektriks fait partie de ces projets qu’on ne peut pas ranger dans une case bien proprette.
Cela fait déjà 13 ans que Herv Salters chahute les théories de la relativité musicale en même temps qu’il agite les foules. Expatrié à San Francisco dans les années 2000, puis à Berlin où il a élu domicile il y a 3 ans, General Elektriks a fait des itinérance -géographiques comme musicales) une affaire d’explorations.
Lié à la scène française dans les années 90 (proche de Mathieu Chedid, Vincent Ségal, Femi Kuti...), Hervé Salters a parachève sa construction musicale aux Etats-Unis. De sa première formation hexagonale, Vercoquin, il retiendra la nécessité de "faire exactement ce dont on a envie, sans jamais pratiquer le compromis, commercial ou marketing". C’est dans cette optique, déjà, qu’il réalisera en 2003 "Cliquety kliqk", premier album sous la bannière General Elektricks - lequel posera les bases de son univers, six ans savant "Good city for dreamers", son successeur. Il collabore à son arrivée aux Etats-Unis, avec les membres de Blackalicious et autres cadors du hip-hop du collectif Quannum. En 2016, le rap américain constitue toujours pour lui une réelle inspiration, du producteur Jon Wayne à Kendrick Lamar en passant par Chance The Rapper.
Avec "To be a stranger", dernier opus en date sorti fin janvier 2016, l’artiste prend le contrepied de son prédécesseur "Parker street"." "Parker street" était un jet très direct, explique-t-il, écrit et produit en quatre mois. Pour "To be a stranger" j’ai préféré prendre plus de recul, revenir petit à petit sur les morceaux, profiter d’une "vraie" gestation".
Ecrit, arrangé et réalisé par Hervé, puis mixé par Mike Cresswell (déjà présent sur Good City for drames" et "Parker Street"), "To be a étranger" hisse les couleurs d’une électro-soul personnelle et pointue, d’un univers nuancé où il fait bon se perdre. "Je continue à penser en termes d’album, avec une série de chansons qui fonctionnent ensemble, explique en substance son créateur. J’aime l’idée que le tout fasse sens au final, même si au départ l’impulsion est de faire naître un maximum d’idées". Jeu de jambes et d’idées, du cortex à la voûte plantaire, de la terre à la lune et plus loin encore...
Félin et cérébral, "To be a stranger", comme une ordonnance funk dont l’époque a besoin.