Apprenant qu’on peut obtenir non seulement une médaille, mais aussi beaucoup d’argent, dans les concours agricoles, en fabricant un excellent fromage, le garçon décide de se lancer dans la fabrication d’un comté exceptionnel, alors qu’il n’y connaît pas grand chose.
« Vingt dieux ! » s’attache donc à présenter une jeunesse rurale qui essaie de s’en sortir.
Certes avec difficulté, mais surtout avec des moyens haut placés. Il lui faut d’abord, pour Totone, se procurer du lait et ce n’est pas si simple surtout que lorsqu’il l’obtient, on lui vole… Puis, ensuite, ayant récupéré ce lait, il doit le transformer en fromage, ce qui demande un savoir-faire.
Bref, toutes sortes d’étapes qui sont présentées simplement avec un humanisme qui ne peut qu’être fortement apprécié.
Le film reste très matérialiste. La campagne du Jura où « Vingt dieux » a été tourné ne donne pas lieu à des images aux envolées lyriques sur la beauté de la nature ou sur la qualité de la vie à la campagne.
La jeune réalisatrice ne cherche pas à aller au delà de la vie terre à terre (c’est le cas de le dire !) de cette jeunesse ou à percer les mystères de l’être humain chers à un certain cinéma. Sera-t-elle la première d’un cinéma qui montre une évidente réalité des campagnes profondes de la France ?
Son regard sur la ruralité est bienveillant, loin des clichés habituels, où pointe bien souvent un peu de suffisance et même un rien de mépris.
On voit rarement sur les écrans une jeunesse rurale, ici présentée avec naturel et authenticité.
Avec une équipe d’habitués à son travail, la jeune cinéaste, Louise Courvoisier, a réalisé son film dans un climat de confiance totale. De plus, avec un casting de non professionnels où tous se prêtent bien au jeu avec une aisance époustouflante. Et, parmi eux, se distingue Clément Favreau qui interprète Totone. Il est confondant de naturel.
Caroline Boudet-Lefort