Après un film consacré à Johnny Cash (« Walk the line », en 2005), James Mangold réalise un excellent biopic sur les débuts de Bob Dylan. Il s’est limité aux quatre premières années où le chanteur a surgi en ayant un immédiat succès fulgurant.
Avec son corps svelte et son charme ravageur, Timothée Chalamet interprète parfaitement ce personnage mythique dans une belle performance d’acteur pour ce génie protéiforme, capable d’exceller dans un genre en refusant de s’y limiter. Il a écrit et interprété énormément de chansons et de textes. Bob Dylan a d’ailleurs reçu le Prix Nobel de littérature en 2016.
Mais, dans « Un parfait inconnu » c’est à ses débuts qu’on le voit quand il arrive avec sa guitare, de sa province lointaine (le Minnesota), dans un bar de Greenwich Village à New York. Avant de rencontrer Woody Guthrie aussitôt admiratif du talent de ce jeune chanteur.
Très vite, Bob Dylan noue une relation intime avec la jolie Sylvie (Elle Fanning) avec laquelle il s’installe. Par la suite, elle se montrera jalouse face à la complicité musicale entre Joan Baez (parfaite Monica Barbaro) et Bob Dylan, lorsqu’ils chanteront ensemble.
Le film montre donc la révélation du chanteur en 1961 jusqu’au Festival de Newport en 1965, alors que la scène musicale est en pleine effervescence et que la société est en proie à des bouleversements culturels.
Durant son ascension fulgurante, il entame des relations d’amitié avec des musiciens légendaires de Greenwich Village que l’on voit dans le film qui oscille entre vie privée et vie publique.
Son concert au Festival de Newport marque son retentissant passage à l’électrique qui ne semble pas être apprécié par le public, même s’il trépigne. Mais est-ce de joie ? Ou de colère devant cette audace ? Le film n’hésite pas à montrer les côtés antipathiques du chanteur, audacieux et souvent entêté, lors de ce concert particulièrement, face à l’hystérie collective.
Ce biopic musical est un bon film, voilà !
Pas un chef d’œuvre, mais un bon film captivant l’attention de chaque spectateur qui écoute avec plaisir ces morceaux connus de tous. Pour donner plus de vérité au film, Timothée Chalamet interprète lui-même les chansons, ce qui lui a demandé un travail considérable, n’étant pas chanteur. Très agréable, sa voix est moins nasillarde que celle de son célèbre modèle.
Caroline Boudet-Lefort