Trois excellentes actrices endossent les personnages de ces « trois amies » : Camille Cottin, India Hair et enfin Sara Forestier que nous n’avions pas vue depuis longtemps sur les écrans. Les trois jeunes femmes racontent volontiers, sous forme de confidences entre elles, leurs déboires amoureux et les chassés croisés qui en découlent.
Ces confidences sont astucieusement tricotées par Emmanuel Mouret qui, pour les besoins de son scénario, n’hésite pas à faire appel à un fantôme s’il le faut. Il s’agit de Vincent Macaigne qui, après une disparition accidentelle, reviendra du monde des morts pour une scène avec sa compagne aimée. De toutes façons, on n’est pas dans le réel et les contingences matérielles de la réalité de toute vie de couple sont d’ailleurs évacuées.
Il importe seulement de se raconter en analysant ses sentiments comme chez un psy, en plus décontracté et insolent. Et quitte à se contredire d’un moment à l’autre. Ou à découvrir en soi des sentiments que l’on se refusait de ressentir jusqu’alors.
Le film est donc un va-et-vient entre ces trois amies, leurs rencontres entre elles, mais aussi leurs rencontres amoureuses avec des hommes qu’elles croisent dans leur quotidien, mais aussi ceux auxquels elles se heurtent par les hasards de la vie.
Et, en fait, ce qui arrive a chacune d’elles n’est finalement pas toujours ce que celle-ci souhaitait… Et, il n’est pas certain qu’elle le reconnaisse !
Cela donne un film malicieusement bavard où chaque spectateur pourra retrouver des situations qu’il a lui-même expérimentées ou à découvrir…
C’est magistralement amené, analysé et également interprété ! Tous les comédiens sont excellents pour exprimer toutes les nuances de sentiments auxquels chacun – chacune ! – est confronté ! Chaque personnage, mais aussi, sans doute, chaque spectateur de ce film dans lequel le réalisateur a su si bien observer ces « trois amies » avides de confidences. En faire et en recevoir !
Caroline Boudet-Lefort