THIERRY FREMAUX PRESENTE « SELECTION OFFICIELLE »
Après Lyon - sa ville et celle des frères Lumière - mais avant Paris, Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes depuis 2007, est venu à Cannes présenter son livre « Sélection officielle » qui fourmille d’anecdotes sur les coulisses du « plus important festival du monde », dit-il fièrement.
Le « sélectionneur » a tenu un journal, durant une année – de la clôture du festival 2015 au palmarès 2016 –, racontant sa vie accélérée où il court d’un avion à un train, d’un taxi à un vélo (à Paris il circule à bicyclette, a-t-il confié) et où il avale 1800 films pour n’en retenir qu’une soixantaine pour SA sélection officielle (Compétition et Un Certain Regard).
Thierry Frémaux se déplace donc beaucoup. Pas tant pour voir des films qui lui parviennent par Internet, que pour des rencontres avec des réalisateurs, des scénaristes, des acteurs ou autres.
Le relationnel reste important, avec une fidélité aux « grands » auteurs qui évidemment font de « grands » films. Il précise que pour ce « championnat du monde de cinéma », s’il retient un bon film qui risque de sembler « chiant » pour le grand public, il le cite comme « film à structure narrative lente ».
On salive d’avance à l’idée de la lecture de ce gros bouquin, car nul n’est mieux placé que Thierry Frémaux pour dévoiler les secrets de l’arrière-boutique du festival. Chaleureux et volubile, il a captivé son auditoire, conquis d’avance, durant plus de deux heures.
De plus, il a offert, avec la ville de Cannes et l’association Cannes Cinéma, une projection en avant-première du film, passionné et passionnant, qu’il signe « Lumière ! L’aventure commence ». (sortie en salles le 25 janvier).
LUMIERE ! L’AVENTURE COMMENCE
De Thierry Frémaux
En 1895, les frères Lumière inventent le cinématographe, une machine qui allait offrir un univers merveilleux au monde entier. Dès lors, les deux frères tournent les premiers films de l’histoire du cinéma en créant déjà tous les procédés qu’utiliseront les cinéastes à venir : travelling, trucage, remake, effet spécial, situation comique, tournage en extérieur... Ainsi est né le Septième Art ! On lui donne comme date de naissance le 28 décembre 1895, jour où eut lieu, à Paris, la première projection publique et payante.
Avec une multitude de petits films (on en recense 1842) de 50 secondes chacun, Louis et Auguste Lumière (quel nom prédestiné, il n’y a pas de hasard !) ont ainsi laissé des courts chefs d’oeuvre, mondialement célèbres, ou des mini trésors souvent méconnus alors qu’ils représentent les origines du cinéma. Avec leur regard singulier sur la France et le monde au tournant du XXe siècle, ces films conservent une valeur documentaire incontestable et unique.
Après une excellente restauration, Thierry Frémaux a sélectionné 108 de ces petits films qui offrent le monde au monde et se succèdent sous ce titre « Lumière ! L’aventure commence », et, si cette sélection atteint son public et remporte un succès mérité, le projet se poursuivra avec « L’aventure continue » et « L’aventure n’est pas finie ! »... Nous gardons donc l’espoir de découvrir de nouvelles pépites que Thierry Frémaux se fait fort de nous présenter. Il a lui-même écrit le commentaire qu’il énonce tout au long du film, avec humour et de très pertinentes précisions et informations, car il souligne ce qu’il y a d’incongru ou de remarquable dans un angle de l’écran. Assurant donc tout à la fois la réalisation et la narration, ce film est totalement son bébé et nous sommes ravis de faire sa connaissance.
Chaque spectateur français a bien dû voir au moins une fois dans sa vie « La sortie des usines Lumière », ou « L’arrivée en gare du train de La Ciotat », ou encore « L’arroseur arrosé », les films parmi les plus célèbres de la panoplie. Très connu aussi, « Le goûter de bébé » représente bien le premier film réalisé sur le thème de la famille. Mais ce même spectateur, aussi cinéphile soit-il, sera étonné d’apprendre que les frères Lumière envoyaient des opérateurs dans le monde entier avec la consigne de filmer dans la rue, ce qui leur a permis de capter la réalité et de laisser des témoignages de la vie d’une époque, aussi bien en Asie qu’en Amérique du Sud, en passant par le Moyen-Orient et la Martinique. Chaque opérateur avait son propre talent et un regard plus ou moins futé et malicieux pour choisir le sujet à filmer. Véritable déclaration d’amour aux origines du cinéma, tous les films choisis par Thierry Frémaux témoignent d’intérêt et de nombreuses images inédites s’assemblent pour faire un film cohérent d’une heure et demie.
Ne doutons pas de son succès auprès du public. Ce qui permettra à l’inlassable cinéphile qu’est le Délégué Général du Festival de Cannes - et de plus directeur de l’Institut Lumière à Lyon - de continuer sa pointilleuse exploration du patrimoine national dont il tire une grande fierté. Cocorico !
Sortie en salle le 25 janvier 2017 !
Caroline Boudet-Lefort
