Datant de 2018, « Revenge », le premier film de Coralie Fargeat, faisait déjà preuve d’audaces et de démesure, mais cette fois avec « The Substance » elle a carrément réalisé un « film d’horreur » qu’elle ne s’attendait pas à voir sélectionné au Festival de Cannes. Et, de plus, étant en compétition officielle, le film a obtenu le Prix du Scénario.
Les journalistes, et ensuite le public, avaient été fort étonnés, lors de la conférence de Presse de la sélection cannoise, d’entendre l’annonce de Thierry Frémaux, disant que parmi les œuvres retenues, il y avait un « film d’horreur, si gore que le sang paraissait traverser l’écran... ». Sans se prendre au sérieux, le film semble surtout ironiser sur la peur du vieillissement, les liftings et autres recettes d’éternelle jeunesse.
Rares sont les femmes qui s’attaquent à un « film de genre » et surtout d’horreur
La réalisatrice, Coralie Fargeat, est française, née à Paris (en 1976). Elle a tourné « The Substance » aux Etats-Unis avec des stars américaines : une célèbre revenante Demi Moore et une actrice montante Margaret Qualley, dont les personnages sont liés par un pacte faustien. « L’humour fait passer bien des choses et permet de ne pas se prendre au sérieux » a déclaré Coralie Fargeat, qui a ajouté « avoir eu des moments durs de doute durant le tournage ».
Le film est beau, très bien photographié, superbement interprété et, bien sûr, le scénario est très original, mais, par moments, il faut rester accroché à son siège avec la peur de tâches de sang … Sans oublier une scène finale avec un affrontement très éprouvant où « l’avide de jeunesse éternelle » retrouve toutes ses rides et les marques dues à son âge réel. Impossible d’y échapper !
Caroline Boudet-Lefort