Ce film américain est une histoire vraie sur un esclave prédicateur Nat Turner né en 1800 et mort en 1831 qui a fomenté une révolte d’une violence extrême et conduit son peuple vers la liberté.
L’histoire se déroule bien avant la Guerre Civile. Nous sommes encore loin du mouvement de non-violence prôné par le pasteur Martin Luther King.
Tout se passe dans les yeux des différents personnages. Les mots sont bannis sous peine d’être violenté ou souillé ; les femmes esclaves sont soumises au bon vouloir pervers de leurs maitres et leurs maris ne peuvent que rester impuissants. L’être humain est bafoué tel un animal écorché vif ; même un chien est mieux traité.
Les scènes sont poignantes et parfois insupportables pour le spectateur ; nous sommes souvent tentés de nous voiler les yeux tellement la douleur est lancinante. Nous en avons mal "jusqu’aux tripes", nous ressentons de la détresse devant la souffrance des personnages. Nos larmes coulent telles des larmes de sang.
Sans être forcément croyant, sous la voix de Nat Turner, la prêche n’a jamais été aussi vivante, transcendante ; un frisson parcourt nos sens ; les esclaves eux-mêmes sont comme hypnotisés.
Le destin de cet homme Nat Turner est semblable au sacrifice de Jésus ou de Jeanne d’arc la pucelle. Il ne craint plus la mort, qui devient lumière et vie.
La musique du film est magnifique, telle une ode au futur gospel américain. Nous avons l’impression que des anges entourent le prédicateur. Les paysages sont grandioses.
C’est aussi un film sur l’amour, cet amour pour dieu, pour son enfant, pour son époux, son ami, et même son maitre ; Nat ne supportera pas le retournement de celui qui, jusque-là l’avait respecté et considéré un peu mieux qu’un esclave en lui donnant droit à la connaissance.
Son action, même si elle est louable a malheureusement renforcé des mesures encore plus restrictives envers l’esclavage et il faudra attendre Abraham Lincoln pour que l’esclavage soit aboli.
Mais pas la ségrégation raciale...L’esclavage existe toujours aujourd’hui dans sa forme traditionnelle : dans des pays comme la Mauritanie, le Niger, le Soudan ou certains pays du golfe persique qui continuent à tolérer cette pratique d’un autre âge. Bien sûr, il existe d’autres formes d’esclavage comme le travail forcé ou l’esclavage pour dettes mais ce n’est pas le thème du film.
Ce n’est pas le premier film sur l’esclavage noir aux États-Unis ; d’autres réalisateurs ont abordé le sujet d’une manière tout aussi poignante. Mais dans ces films, malgré leur souffrance, l’espoir est au rendez-vous :
– Django unchained de Quentin Tarantino sorti en 2012
– 12 years a slave de Steve Mac Queen sorti en 2013