Raciste, misogyne, antisémite, Roy Cohn est un new-yorkais pur jus, procureur, avocat de la mafia, fils d’un magistrat du Bronx. Ultra-conservateur et anti communiste forcené, homophobe - mais homosexuel quand même -, mort du sida parmi les premiers en 1986, cet avocat a cependant été une sorte de père de substitution pour Donald Trump qui n’avait aucune reconnaissance de la part du sien qui le méprisait.
Aspirant entrepreneur immobilier et déjà armé d’un appétit énorme pour la victoire, l’argent et l’esbroufe, Trump prend de l’envergure dans l’univers sans pitié du business américain.
C’est donc l’époque de la construction de la fameuse Trump Tower, gratte-ciel au centre de New York sur lequel son nom est gravé.
Opportuniste à l’imaginaire étroit, Trump a cependant contribué à refaire de New York une ville d’argent.
Il est magistralement interprété par Sebastian Stan qui a dû s’affoler d’avoir à incarner un tel personnage. On le voit prendre de plus en plus d’envergure, avec déjà sa bouche en cul de poule que l’acteur a su imiter. A part cela il n’y a pas de simulacre et ce pourrait être un personnage de fiction. Quant à Jeremy Strong, il est parfait en Roy Cohn, avec une ivresse de pouvoir auprès de celui qu’il serait sensé protéger.
D’origine iranienne, né à Téhéran, Ali abbasi s’est exilé en Suède il y a quelques années et a ensuite pris la nationalité danoise.
Tout le public avait adoré « Border », primé à Cannes en 2018 dans la section Un Certain Regard : le film était truffé d’un humour réjouissant. Ensuite, le réalisateur revient à Cannes en 2022, en compétition cette fois, avec « Les nuits de Mashhad » qui a rapporté le prix d’interprétation féminine à sa compatriote, réfugiée en France, Zar Amir Ebrahimi. Ces deux films ont eu un grand succès auprès du public.
Mais comment ce réalisateur a-t-il pu avoir l’idée d’un film qui parle de la jeunesse de Trump ? Film qui devrait sortir aux Etats-Unis au moment où l’ancien président se présentera à nouveau aux élections.
Caroline Boudet-Lefort