A 81 ans, il à la fois critique, essayiste, réalisateur, chasseur d’image et surtout, figure emblématique du paysage cinématographique français, Gilles Jacob s’expose à Cannes. Une personnalité qui après avoir été délégué général du Festival de Cannes, en est devenu en 2001, son président. Depuis 1977, il œuvre pour la liberté d’expression à Cannes, où il déniche pendant le festival, les talents qui pourront prétendre à la célèbre Palme D’or. Il donnera au festival sa dimension internationale, dimension que l’on retrouve sur ces clichés, avec des acteurs et cinéastes du monde entier.
Giles Jacob saisit les instants, capte ces moments d’oubli, de retour au presque naturel. Plus chasseur d’image que photographe, il se défend de ne réussir ses clichés que parce qu’il manie des appareils numériques et automatiques, voire un simple téléphone portable ! « Il faut certes avoir, mais aussi ouvrir l’œil », là est toute la difficulté de son art, comme il le dit lui-même.
Il cherche la révélation ; une photo c’est aussi de la chimie, chimie de l’instant et de ses protagonistes. Giles Jacob tente de nous révéler ce « qu’il y a de caché derrière la vérité », comme le dirait Le Vigan, acteur de Quai des Brumes. Saisir un geste, capter un regard, figer un moment, toujours aux aguets. Il s’inspire de la vie quotidienne, un quotidien forcément pas banal, quand on côtoie des acteurs…
Déambulation ludique
Le passionné de cinéma s’amuse, son œil frise dans les rues cannoises, attiré aussi bien par les cormorans du bord de mer que les passants et le tapis rouge… Des clichés de la ville, des stars, de ses stars, ces acteurs de passage, pris sur le vif, en haut des marches là où ils ne s’y attendent pourtant plus, après la folie des paparazzis laissés plus bas. En enfant désobéissant, il ose prendre des photos en même temps qu’il accueille la grande famille du cinéma, parfois stressée par la compétition. La surprise de Sharon Stone, un moment de pure complicité avec Quentin Tarantino, Brad Pitt de dos, Wim Wenders paparazzi à son tour, ou encore un autoportrait pris dans l’ascenseur d’un grand hôtel cannois… Avec cette exposition Gilles Jacob a pour ambition de créer les Fonds Jacob, composés de photos, mais aussi de ses correspondances avec les personnalités du cinéma depuis 40 ans. Il a d’ores et déjà fait une donation pour le futur musée du Festival que le maire Bernard Brochand veut créer. Une exposition, un musée, un projet de livre, l’avenir semble encore bien rempli ! Mais en attendant de pouvoir le lire…
Gilles Jacob photographe, des instants volés. 64 clichés de ce « paparazzi officiel », sont à découvrir sur la Croisette jusqu’au 13 novembre au centre d’art La Malmaison.
