A la fin des années soixante, n’ayant plus autant de succès aux Etats-Unis qui la boudent pour ses caprices et ses excès, Judy Garland s’apprête à accepter de partir à Londres pour quelques concerts permettant de renflouer ses finances raplapla. Cela va l’obliger de se séparer de ses plus jeunes enfants scolarisés, ce qui est très douloureux pour elle. Par contre, elle parle peu de sa fille aînée, Lisa Minnelli que le film montre à peine.
Dès son arrivée dans la capitale anglaise, la star ne parvient guère à assurer les spectacles pour lesquels elle s’était engagée. Exploitée par Hollywood, elle s’est abîmée dans des excès d’alcool et de médicaments pour tenir le coup. Avec le temps, sa voix s’est fragilisée et elle n’est plus montée sur scène depuis plusieurs années. Pourtant, elle veut prouver au monde et à elle-même qu’elle est encore capable de faire son tour de chant et de susciter l’admiration d’un certain public resté fidèle. Aux Etats-Unis, on la boude, mais pas en Angleterre où elle électrise toujours les foules. D’ailleurs, ses spectacles affichent complet. Et deux admirateurs homos, auxquels elle propose un dîner ensemble, vont l’inviter à manger une omelette chez eux, éberlués de cette surprise pour eux qui avaient réservé des places à chacun des concerts.
Quelques flash-back permettent de voir le triomphe remporté, grâce à sa voix, par Judy Garland, encore jeune adolescente, dans « le Magicien d’Oz », devenu un classique du genre. Mais, précise-t-elle elle-même, enfant prodige, elle était montée sur scène dès l’âge de deux ans.
Renée Zellweger a déjà interprété toutes sortes de femmes et elle possède l’art de la métamorphose, mais cette fois en incarnant une actrice de légende du cinéma, à la voix sans pareil, ample, puissante, unique, elle compose son personnage en accordant une grande importance au corps, à la façon de bouger, de marcher, de parler.
La fragilité et la vulnérabilité de la star ne sont pas faciles à incarner, alors qu’elle suscite surtout pitié et chagrin.
Et quand, vers la fin du film, elle entonne « Over the rainbow » qui fait partie de l’imaginaire culturel américain – chacun connaît cette chanson – tous les spectateurs frissonnent, remplis d’émotion. Oui, Renée Zellweger a bien mérité l’Oscar de la meilleure actrice qu’elle vient d’obtenir pour ce rôle !
Caroline Boudet-Lefort