OFNI (Objet Filmique Non Identifié) a priori "The Artist" a déboulé comme une comète sur le Festival de Cannes 2011.
Sélectionné in extremis, ce film en noir et blanc, muet et silencieux jusqu’à la dernière minute est le dernier tour de magie d’un jeune cinéaste talentueux et prestidigitateur ( S. Hazanavicius) qui a précédemment commis les remakes parodiques hilarants d’OSS 117 avec déjà pour acteur fétiche Jean Dujardin.
C’est d’ailleurs par la remise du prix d’interprétation masculine à ce dernier que "The Artist" s’est illustré au Palmarès Cannois 2011.
Le pari était pourtant audacieux.
Seul Mel Brooks avait par le passé osé parodier un film muet avec presque autant de brio ("Frankenstein junior" dont le titre original était "Silent movie").
Silent movie
"The Artist", que l’auteur a eu beaucoup de mal à faire financer, prend pour cadre l’histoire plus ou moins romancée de l’acteur Douglas Fairbanks Jr, gloire du cinéma muet hollywoodien des années 20 et 30 instantanément passé aux oubliettes avec l’arrivée du cinéma parlant.
George Valentin incarné magnifiquement par Jean Dujardin est cet acteur à la fois crâneur, grimaçant, candide, enfantin et vaguement macho vis à vis de Bérénice Béjo sa partenaire, total archétype de son époque, luisant fantôme de l’écran dont l’image s’évanouira avec la sonorisation des films.
"The Artist" est un film prodigieux dans la mesure où tout en relevant de la caricature et de la parodie (lisible par tout public), il parvient malgré tout à nous rendre attachants et actuels des personnages aux destins dérisoires et à la gloire éphémère.
Au final, un film audacieux (les premières minutes sont saisissantes lorsque le public comprend que le film est véritablement muet de bout en bout !), intelligent, bienveillant mais surtout très drôle et divertissant.
Un spectacle oscarisable et césarisable à vous laisser bouche bée et/ou muet d’admiration.
A ne pas manquer.
Un clic sur l’affiche du film pour voir la bande-annonce :