Sarah Bernhardt était une femme hors du commun. C’est d’ailleurs pour elle que Jean Cocteau inventa l’expression « monstre sacré ».
Ce n’est pas une biographie linéaire, mais quelques moments de sa vie, dont deux majeurs : la journée de son jubilé (9 décembre 1896) alors qu’elle est au plus haut de sa célébrité, journée restée fameuse grâce à la célèbre affiche de Mucha - montrée dans le film – et, quelques années après, l’amputation de sa jambe en pleine guerre, ce qui permet de faire le lien avec la « boucherie » de l’époque, lors de son passage à l’hôpital.
Tout en ne lui ressemblant pas, Sandrine Kiberlin parvient cependant à fort bien incarner l’immense « star », avec ses exigences, ses caprices et sa grandeur. Sarah Bernhardt adorait les rôles qui exigeaient de mourir sur scène. Avec panache, il va de soi !
Ne lésinant pas, elle-même s’était attribuée le surnom de « la Divine », et elle ose tout : un amant (Laurent Lafitte) qu’elle tyrannise, mais aussi une amante (Amira Casar) qui, elle, la tyrannise. Et elle abandonne tout corset, ce qui, à l’époque, pouvait faire scandale (pauvres femmes !).
Sans cesse tenu en laisse, son amant le célèbre Lucien Guitry (et père de Sacha Guitry, qu’on voit, ici, enfant, puis en jeune homme) ne parvient pas à la quitter – même s’il se marie par ailleurs - et s’enchaînent, les scène de sexe au lit.
Heureusement, grâce à l’habituelle fantaisie naturelle de Sandrine Kiberlain, tout passe ! Finalement c’est elle qui porte le film et qui rend crédible son personnage narcissique, capricieux et exigeant et c’est encore elle qui donne à fantasmer sur Sarah Bernhardt qu’elle semble avoir eut plaisir à incarner. Elle est réjouissante, comme dans tous ses rôles !
Sinon, la mise en scène va plan-plan., avec d’excellents interprètes secondaires, pour beaucoup venus de la Comédie-Française.
Caroline Boudet-Lefort