Santosh est cependant sous la surveillance et les ordres d’une supérieure prête à tout pour maintenir son statut et sa réputation quant à son intégrité, ce qui va la mettre en lutte vis-à-vis de Santosh. Cette rivalité entre les deux femmes, d’âges très différents, sera un des points forts du film, surtout que leur concurrence est teintée d’une sorte de bienveillance et d’admiration. Leur entraide - malgré la compétitivité - est une partie essentielle du film.
Elles s’unissent pour défendre le statut des femmes et donne de la voix à la force de leur combat
Dans ce milieu où règne tout particulièrement le sexisme, elles pourront ainsi se secourir et s’épauler en relevant la tête. Avec une même combativité, elles affrontent ensemble les discours de haine, les obligeant à maintenir et même à accentuer leurs luttes.
Si les femmes sont désignées, de manière cynique, comme boucs émissaires - abîmées, menacées et stigmatisées -, elles vont s’unir pour leur défense et même leur reconnaissance.
Ces deux femmes policières sont fort bien interprétées - entre colère contenue et énergie - ce qui ajoute aux qualités de ce film passionnant. Sunita Rajwar est l’inspectrice qui va prendre Santosh sous son aile. Celle-ci (Shahana Goswaimi), passant soudainement de la douceur à la dureté grâce à son seul regard, va découvrir avec surprise, au cours de cette enquête retors sur la mort de la jeune fille de caste inférieure, tous les compromis que la police fait et voudrait la pousser à faire.
Après deux documentaires remarqués, « Santosh » est donc le 3e film de la jeune réalisatrice Sandhya Suri et sa première fiction, dont elle signe aussi le scénario et les dialogues.
Dommage que ce film, en compétition cette année au Festival de Cannes, soit reparti sans rien obtenir au Palmarès !
Caroline Boudet-Lefort