"Outrage" qui n’a rien de particulièrement outrageant, nous parle sur fond de jeu de massacre entre Yakuzas (gangsters mafieux nippons) de la mort d’un genre cinématographique par dépérissement de ses héros emblématiques et de la problématique personnelle de l’auteur Takeshi Kitano.
Le film de Yakuza qui fit longtemps florès au Japon (comme nos mythiques films de gangsters en Occident) est ici habilement parodié par un Kitano à la fois cinéaste et acteur et au sujet duquel certains ont dénoncé par le passé, (comme pour Martin Scorsese, ou Francis.F Coppolla aux USA), ses prétendues accointances avec la mafia locale.
Prisonnier de cette réputation sulfureuse et de cette rumeur nauséabonde, Kitano nous livre ici un portrait au vitriol de ces gangsters, brutes assoiffées de pouvoir à qui il taille, sans concession, des "costards" aussi "méchants" que ceux qu’ils portent dans le film et dont la coupe datée n’a d’égale que la ringardise des "survêts" Sergio Tacchini trop grands pour eux et dans lesquels ils flottent.
Revenu à un genre qui l’a glorifié mais également phagocyté, Kitano en détourne les codes en les systématisant pour ridiculiser un style, une époque et s’en délivrer définitivement.
Le cinéaste méprise ces abrutis de Yakuzas et il veut que ce soit dit.
A condition de conserver à l’esprit cette distanciation voulue par l’auteur, on sourit souvent à la vision de cet "outrage" parodique et désespéré à un genre et des traditions nippones en voie de disparition.