Un noctambule se promène chaque nuit sur la jetée du port où il passe une année sabbatique. Il rencontre là une jeune femme qui attend l’homme de sa vie. Quatre nuits, tant réelles que fantasmées, passées avec elle à discourir sur la vie, vont révéler l’amour que cet homme a pour cette femme.
...Nuits blanches sur la Jetée joue donc d’une théâtralité de plein air.
C’est d’abord la théâtralité du texte, souvent respecté à la lettre (malgré des aménagements), constitué de longs développements pour les interprètes (Astrid Adverbe et Pascal Cervo, remarquables), et écrit dans un langage soutenu, au caractère anachronique sinon un peu irréel. C’est ensuite celle de la mise en scène qui découpe le port et ses abords ouvragés pour en faire une succession de scènes. Ces fonds se prêtent soit à l’interprétation frontale du texte, soit à des déplacements chorégraphiés plus dansants : des entrées et sorties de champs qui sont parfois le fait volontaire des personnages.
Vecchiali s’amuse des procédés de mise en scène : Fédor abandonne Natacha qui répond à son téléphone portable, et part vexé se réfugier dans l’ombre ; la jeune femme lui rendra la pareille, joueuse, en l’éjectant hors du cadre durant une scène de danse. C’est enfin celle des lumières, des ombres et des couleurs du port, qui dénaturent les choses et les êtres, les éloignent ou les rapprochent comme des manifestations insaisissables. Bien évidemment, cette théâtralité est traitée en cinéaste : c’est aussi le point de l’image, les ruptures impromptues du montage et des échelles de cadrage, la sur ou la sous exposition, et même le son qui se dissipe par endroit... (Culuropoing.com)
..Vecchiali, aujourd’hui octogénaire, ne s’éloigne pas de l’essence de son cinéma : populaire par son thème (l’amour, ses affres, le mélodrame) mais ému par un incroyable engouement pour la forme cinématographique et la croyance en cet art.
Tout semble simple, évident, banal dans ces Nuits blanches sur la jetée, mais tout est maîtrisé et en même temps confié à la responsabilité de ses étonnants comédiens : la singulière, jolie, originale et protéiforme Astrid Adverbe, pleine de grâce, et Pascal Cervo (notamment acteur fétiche de Laurent Achard), l’un des plus grands acteurs de sa génération... (Les Inrockuptibles)
Présentation des films et animation des débats : Josiane Scoleri
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