Les organisateurs du NIFF sont Alain Enkaoua, président de l’association NIFF, Francis Bensadoun directeur de la Commission d’organisation du festival et Jerome Ctorza, Président de l’association BBGM.
Avant la projection du 1er mars, le président a fait une introduction sur le cinéma israélien en appuyant ses mots sur l’engagement de ce cinéma sur les valeurs de l’amour, la famille et l’identité. Il a souligné le regard lucide, empreint d’humanité et de modernité de ce cinéma sur le monde
« The Future » de Noam Kaplan
Ce deuxième long-métrage a été sélectionné pour quatre festivals internationaux du cinéma : Tribeca, Hambourg, Varsovie et Jérusalem.
Le cœur de ce film, drame tendu et captivant, tourne autour de deux femmes brillantes que tout oppose : l’une, Nurit Bloch est un « profiler » scientifique israélien, pionnière du Projet Future, un programme basé sur des algorithmes destiné à prédire les actes de terrorisme et l’autre, Yaffa est une palestinienne, qui vient d’assassiner le ministre israélien de l’Espace et du Tourisme à la suite de sa conférence sur la première mission du pays sur la Lune.
Le projet Future ayant échoué, Nurit souhaite rencontrer la jeune palestinienne en huit clos dans une annexe de sa maison pour en comprendre sa motivation et sa psychologie. Yaffa ne se considère pas comme une terroriste mais comme une résistante aux yeux de son peuple.
Les deux femmes se rapprochent au fur et mesure en se confiant avec pudeur sur leurs blessures de vie. Nurit a du mal à accepter la réalité de sa propre vie mais elle n’a pas trop la force de contredire Yaffa.
En parallèle, Nurit a un projet personnel de vie : elle souhaite avoir un enfant en ayant recours à une mère porteuse. Elle a une relation conflictuelle avec sa mère à ce sujet et elle se heurte au désintéressement de son mari.
Nous ne voyons jamais le mari de Nurit, agronome, qui est toujours pendu à son arbre. Nous entendons sa voix mais nous ne voyons jamais ses émotions ; nous percevons son indifférence face à tout ce que vit Nurit à l’intérieur d’elle-même, dans ses questionnements ou dans ses choix. Il n’est même pas présent lors de la rencontre capitale avec la mère porteuse, comme si la décision à prendre n’était que dans un sens ; la relation du couple est quasi inexistante.
Le long-métrage présente des longueurs et des silences qui en disent long ; la musique en est presque absente comme pour soulever cette tension
L’histoire se termine sur une note d’échec où l’espoir n’est plus permis ; le réalisateur fait sûrement allusion à une paix fragile entre l’Israël, la bande de Gaza et la Cisjordanie
L’intelligence artificielle ne fait pas le poids face à la puissance de l’esprit humain. On ne peut pas toujours contrôler la vie d’autrui.
Le film soulève également les difficultés des femmes à concevoir un enfant et à devoir faire appel à une mère porteuse ou à la PMA (procréation médicalement assistée).
Un peu d’histoire
Israël est un pays qui pratique en toute légalité la FIV ou PMA : La fécondation in vitro, est proposée quand un problème de fertilité du couple, de la femme ou de l’homme est identifié. La définition médicale d’un problème de fertilité est lorsqu’un couple n’arrive pas à procréer naturellement pendant 12 mois, pour les femmes avant 35 ans. lorsque l’âge Au-delà de 35 ans, la période est raccourcie à 6 mois. En Israël, la FIV est prise en charge financièrement par les koupot holim (organisations médicales à but non lucratif qui prodiguent des soins de santé à l’ensemble des citoyens. Conformément à la loi nationale sur l’assurance maladie, chaque citoyen israélien est en droit de recevoir des soins du service d’assurance maladie dans lequel il est inscrit).
Zoom sur les actrices principales de ce film
Reymonde Amsellem est une actrice scénariste israélienne, née le 19 juillet 1978, connue pour les films « Seven blessing », « Détention secrète (2007) » et « Habayit Berechov fin (2021) »
Samar Qupty est une actrice réalisatrice israélo-palestinienne est née le 2 novembre 1989 en Israël. Elle est connue pour The Future (2023), Jonction 48 (2016) et Hush (2022).