Possédant 50% de la Société, ce cousin, Adrien, est donc convoqué chez un notaire. Lors du rendez-vous, il ne veut pas signer sans la présence de Pierre resté coincé dans un ascenseur en panne ! L’affaire reste alors en suspend... obligeant Adrien à s’installer chez Pierre où il enchaîne sans cesse gaffes et maladresses invraisemblables qui aboutiront à risquer de mettre l’importante Société en péril.
Pierre vit dans une luxueuse maison décorée de tableaux de peintres renommés (Paul Klee, Basquiat, Ben....) et d’une exceptionnelle collection de mains créées par des artistes célèbres. Tout pour la frime ! Obsédé par ses actions en Bourse, ce PDG ne voit pas son entourage, donnant à chacun des baisers mécaniques sans aucune attention. Aussi, est-il surpris de voir que son cousin a su créer une complicité avec chacun ses enfants, alors que lui ne s’est jamais vraiment intéressé à eux, les regardant comme s’ils étaient seulement des éléments du décor, alors qu’ils lancent, à leur manière, de silencieux cris d’alarme.
Pourtant ses rêves parlent et le spectateur est surpris de les voir se mêler à la réalité que montre le film. Car, si Pierre reste guindé et trop préoccupé de chiffres et d’argent, ses rêves ouvrent les vannes de son monde intérieur gonflé à bloc. Mais il n’en tient pas compte.
Les cousins restent néanmoins liés par des souvenirs d’enfance, dont un particulièrement : le sauvetage lors d’une noyade qui a laissé des séquelles différentes à chacun d’eux – et, Dieu merci ! ils finiront par en rire. Mais il faudra attendre le moment de la prise de conscience de Pierre : quoique loin de son propre univers, son cousin, tout fêlé qu’il est, possède des qualités essentielles, avec même un « énième sens » qui lui permet de pressentir des événements à venir et d’éviter ainsi des risques encourus.
Les rôles féminins, interprétées par Pascale Arbillot et Alix Poisson, sont uniquement des faire-valoir des personnages masculins.
Réjouissons-nous de voir Jan Kounen basculer dans la comédie « grand public » après des films expérimentaux plus ou moins réussis (Dobermann, Blueberry,...) Il faut dire que, venant de la pub - avec les torrents d’effets visuels qu’elle exige -, ce réalisateur n’a jamais fait dans la dentelle. Mais cette fois, tout en ayant encore la main lourde (particulièrement dans une scène de catastrophique voyage en avion), il dose plus modestement ces excès. Sans doute est-il aidé par ces deux acteurs principaux : Vincent Lindon - moins à l’aise qu’en « syndicaliste engagé » de ses récents rôles - est soutenu par François Damiens qui excelle dans son personnage d’allumé permanent.
Malgré son esthétique de pub, le film cherche le bon équilibre entre rire et émotion. Mais le trouve-t-il ? Déjà, on ne s’ennuie pas, ce qui est important pour un film qui n’a d’autre prétention que de divertir le public !
Caroline Boudet-Lefort
Le film a été présenté en avant-première en présence de Vincent Lindon et de François Damiens au Cinéma Casino à Antibes