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Fin de cet événement Décembre 2014 - Date du 22 octobre 2014 au 31 décembre 2014

Magic in the Moonlight

Adolescent, Woody Allen a été magicien amateur, ainsi sa passion pour la magie circule-t-elle dans tous ses films. Dans « La Rose pourpre du Caire », un acteur de cinéma sortait de l’écran, dans « New York Stories », sa mère disparaissait, dans « Le sortilège du scorpion de jade »..., dans « Scoop »... L’énumération pourrait être longue, le réalisateur a plus de soixante films à son actif ! Il est passé de la magie au cinéma. L’un et l’autre sont proches et trompeurs en jouant avec l’illusion pour divertir et enchanter.

MAGIC IN THE MOONLIGHT De Woody Allen

Tout commence avec les tours de passe-passe du célèbre magicien chinois Wei Ling Soo qui n’est autre que Stanley, un Anglais cynique et bougon, éternellement défaitiste (Colin Firth, parfait pour ce rôle). Ce magicien, plein de certitudes à propos de tout, est chargé de déceler les ficelles d’une soi disant spirite Américaine (Emma Stone, ravissante) : elle entortillerait une riche veuve cherchant à communiquer dans l’au-delà avec son mari.

Photo Colin Firth, Emma Stone © Mars Distribution

Sur la Côte d’Azur, ce prestidigitateur, qui connaît toutes les ficelles de l’illusion – lui qui n’en a plus la moindre ! –, tombe sous le charme de la jeune médium qui jette de la poudre aux yeux avec ses combines de Cassandre. Elle possède vraiment un don, celui d’ensorceler le plus récalcitrant des illusionnistes, qui cherche cependant à résister à ses sentiments.

La Riviera des années folles et la musique jazzy de l’époque, style Cole Porter, ajoutent une atmosphère enchanteresse au film. La photographie est magnifiquement ensoleillée, baignée de couleurs chaudes et rassurantes inspirées par Matisse et Monet.
Et, de plus, une scène de clair de lune (d’où le titre ) au cours de laquelle la jolie médium est irrésistible, et le magicien se laisse envoûter ! La vraie magie serait-ce l’amour ?

Photo Emma Stone, Woody Allen Copyright : © Mars Distribution

Cette savoureuse comédie romantique donne l’illusion d’un monde enchanté avec son atmosphère Art déco, son jazz rétro, ses somptueuses propriétés, ses rutilantes autos, ses gigantesques colliers de perles, ses scintillantes robes brodées. Et ses dialogues hilarants où Freud et Nietzsche sont cités !

Même si on décèle les pessimistes rapports de classe, comme dans « Match Point », Woody Allen reste toujours espiègle et ne se laisse pas prendre au piège de la réalité, grâce à son obsession de la magie dans tous ses films. « Nos illusions nous font vivre » dit un des personnages. Pessimiste ? Non, réaliste. L’illusion n’est-elle pas nécessaire pour croire au bonheur ?

Woody Allen estime ne jamais avoir réalisé un grand film.

Peut-être, mais ses films sont drôlement sympas. On les adore pour leur magie. Woody l’enchanteur aura toujours plus d’un tour dans son sac !

Photo de Une : Photo Emma Stone © Mars Distribution

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