La belle actrice Golshifteh Farahani interprète une professeur de l’Université de Téhéran qui prend l’initiative de réunir secrètement quelques-unes de ses étudiantes les plus douées pour constituer un groupe lecture d’ouvrages alors interdits en Iran.
Ainsi, durant leurs rencontres, elles retirent leurs voiles et discutent de vies rêvées, idéalisées, loin de la vie faite d’oppressions qu’elles subissent quotidiennement.
Quelques flashes permettent ainsi de voir ce qu’est cette vie d’oppression. Et imaginer un groupe de lecture d’ouvrages interdits est véritablement du délire !
Cette expérience de professeur ouverte et audacieuse correspond à la vie d’Azar Nafisi qui a réellement existé, enseignante à Téhéran avant de s’exiler à Washington en 1997. De même a également réellement existé ce groupe secret de femmes qui se réunissaient pour lire et discuter de célèbres romans occidentaux.
Le film permet de mesurer le carcan que représente ce régime dominé par les forces religieuses qui impose avec ses lois strictes un régime théocratique.
Parmi quelques flashs de tortures dont se souveniennent ces femmes, le film montre une femme fouettée par une autre pour un crime de pensées. « Avoue et signe », lui assène-t-on, alors qu’elle n’aurait rien à avouer !
La situation, difficile pour tous, l’est particulièrement pour les femmes. Chacune raconte, en secret, les brimades subies. Le film est d’ailleurs très informatif.
La deuxième partie est intitulée « Lolita », lecture davantage scandaleuse qui ne devrait pas cependant être interdite à des femmes qui ont une grande expérience de la vie. Et le professeur veut leur permettre de voir tous les styles d’écriture et éviter tout interdit pour ces femmes fortement opprimées depuis la révolution de 1979.
Impossible de rester en Iran. Mais le tout est de savoir comment en partir. « Tu quitteras l’Iran, mais l’Iran ne te quittera jamais ! », dit l’une des femmes à une autre.
Le film plein d’humanité qu’a réalisé Eran Riklis (« La fiancée syrienne », « Les citronniers »,…) est interprété par d’excellentes actrices dont en premier lieu Golshifteh Farahani dans le rôle de l’enseignante qui prend l’initiative de constituer ce groupe. Elle est à la fois lumineuse et émouvante et elle est fort bien entourée : toutes les comédiennes sont parfaites et il faudrait les citer toutes.
Caroline Boudet-Lefort