Hamid devient membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre cachés en Europe
Ce réfugié syrien recherche, en France, l’homme qui l’a torturé dans une prison de son pays et qui lui a fait vivre l’enfer.
Sa poursuite l’amène à Strasbourg sur la piste de son ancien bourreau. De foyers d’accueil en lieux pour les réfugiés, il s’efforce de retrouver la trace de son tortionnaire.
Ayant eu la tête cachée dans un sac durant les séances de torture, il ne connaît pas son visage, mais comme victime, il ne peut oublier sa voix, son odeur, sa peau. C’est une véritable expérience sensorielle où il entraîne chaque spectateur.
De son ancien bourreau, il possède cependant une photo, mais floue et effacée, il s’en sert pourtant en faisant le tour des chantiers. Pas question d’étouffer sa rancune, ni sa vengeance, dans ces instants consécutifs.
Hamid travaille dans le bâtiment tout en faisant des études et en plus la recherche de son bourreau, ce qui absorbe tout son temps.
Jonathan Millet a déjà réalisé des documentaires et des courts métrages remarqués, c’est son premier long de fiction. Il ne pouvait trouver mieux comme interprète qu’Adam Bessa qui, dans ce rôle, magnétise l’écran avec un jeu tout en retenue, quoiqu’en conservant cependant, une intensité exceptionnelle avec un regard toujours pénétrant. Il est vraiment impressionnant dans ce personnage à la poursuite de son bourreau et qui cherche pourtant à passer inaperçu partout où il se trouve, afin de voir sans être vu.
Pour apprendre quelques mots de syrien, l’acteur s’est immergé dans cette langue afin d’incarner avec cohérence son personnage. Né à Grasse, il a vécu son enfance dans la région niçoise à laquelle il reste attaché.
Du début à la fin du film, son regard reste imprégné de tout le poids du passé tragique de son personnage..
En dépeignant une réalité complexe psychologiquement, ce film ne peut laisser indifférent et implique chaque spectateur.
Caroline Boudet-Lefort