Pour son premier long-métrage, il revient, grâce à la fiction et en s’appuyant sur les codes du western, afin de témoigner du massacre de la tribu des Indiens par les occupants blancs, et de montrer la face dissimulée de la conquête de l’ouest ou la véritable histoire de la colonisation.
L’incontournable suprématie blanche veut dominer au nom d’une soi-disant civilisation
Dans ce bout du monde fascinant, le film étire ses paysages d’une beauté exceptionnelle, magnifiée comme des tableaux géométriques, tout en explorant la mémoire d’une société qui s’est construite sur le sang versé d’un peuple et le mensonge découlant de cette extermination.
L’Etat a confié des terres à José Menendez, un riche propriétaire terrien, qui n’aura de cesse de déposséder les populations autochtones de leurs propres terres, grâce à un génocide d’une rare violence, suite à une expédition afin de définir les limites de son territoire. La famille de ce cruel pionnier existe toujours sur les mêmes terres !
Cette immense terre d’une stupéfiante beauté, le cinéaste chilien la filme en de longs panoramiques sur un désert blanc du sud du Chili où, en dépossédant les populations autochtones de leurs terres, trois conquérants cavalent en vainqueurs : un soldat britannique, un mercenaire américain et un jeune métis chilien qui se montrera plus ambigu vis-à-vis de cette conquête par la cruauté, en doutant de la légitimité des ordres soi-disant donnés. Craintes confirmées lors du massacre d’une tribu où il noue une amitié avec la seule survivante, qui a été enlevée.
Ce métis pourra témoigner et peut-être faire éclater la vérité, lors d’une enquête faite récemment par le Président du Chili ayant eut des rumeurs d’un massacre dans cette extrémité du pays.
Caroline Boudet-Lefort