La mère (Laetitia Dosch,) une ancienne collègue plutôt fofolle, entraîne cette éternelle « bonne pâte » - on dit de lui qu’il est toujours gentil – dans cette place de père. Très présent, c’est lui qui coupe le cordon ombilical à la naissance de Jim. Le père géniteur (Bertrand Belin) était déjà marié et père de famille et aucun lien de couple n’avait été envisagé avec cette nouvelle mère.
Mais, un beau jour, il revient en s’insinuant peu à peu dans leur vie de famille où il veut prendre sa place de père, tandis que le père de substitution « laisse faire », avec son éternelle gentillesse, mais souffre. De même que Jim.
Trop insouciante, la mère n’a jamais réalisé le lien très fort qui s’était créé entre eux deux et, quand elle décide de partir au loin avec Jim, ni l’un ni l’autre ne pourront se remettre de cette séparation. Pour Aymeric, il lui faudra une nouvelle vie avec une gentille compagne (Sara Giraudeau, épatante).
Mais, un beau jour, bien des années après, Jim va vouloir revenir voir son « premier père » et lui reprochera son abandon, alors qu’il l’a tant attendu.
Pourtant celui-ci n’y est pour rien et il a lui-même terriblement souffert de leur séparation en espérant aussi le retrouver.
Tourné dans le Haut-Jura, les frères Larrieu ne quittent pas leur univers de montagnes. Et le spectateur prend un grand bol d’air avec eux, même si l’air est souvent vicié par la souffrance des personnages et l’émotion ressentie par tout spectateur.
L’histoire est très touchante et fort bien interprétée par tous les comédiens, parmi lesquels Karim Leclou se distingue cependant.
Ce film, fort émouvant, était en sélection officielle au dernier Festival de Cannes dans la récente section « Cannes Première » et les échos favorables allaient bon train.
Caroline Boudet-Lefort