Avocate, abonnée aux causes perdues, elle est, cette fois-ci, fermement décidée de gagner cette nouvelle affaire sur ce chien qui accompagne un homme mal voyant. Son maître qu’interprète François Damiens, est très attaché à lui, et il supplie l’avocate de réussir à le garder en vie.
Si la question est grave, Laetitia Dosch va l’aborder avec drôlerie, en sachant garder une bonne distance et la tragédie devient comédie.
L’histoire est tirée d’une affaire authentique, sans que le chien ne soit, bien sûr, venu à la barre
Alors que dans le film, Laetitia Dosch l’y fait venir. Elle interprète elle-même son avocate prête à tout pour la défense de son statut de chien et son droit à échapper à la peine de mort. Elle va prouver que c’est un être vivant et non une chose selon la loi suisse. (Laetitia Dosch est d’origine suisse).
Laetitia Dosch avait entendu parler d’un procès autour d’un chien créant des problèmes.
En s’inspirant donc – mais de très loin – de cette histoire vraie, elle réalise un film loufoque, surréaliste même
En faisant venir le chien à la barre, elle soulève ainsi le statut juridique des animaux. Et, si les spectateurs rient, ils s’interrogent en même temps sur la manière d’aimer les animaux, dont l’humain cherche la compagnie et l’amour absolu, pour, en fait, les abandonner en cas de nécessité.
Le film donne à réfléchir. De plus, que gagnerait la femme mordue à la mort de l’animal ?
Laetitia Dosch en profite pour ouvrir des questions plus générales sur les rapports entre tous les êtres vivants : la manière de gérer le pouvoir sur les animaux dit quelque chose de comment il est géré entre humains.
La comédienne, et ici réalisatrice, a su attendrir le public en l’attachant au sort de ce chien, ainsi réussit-elle ce premier film - plutôt farfelu – qu’elle réalise. Excellente comédienne, on l’avait découverte en 2020, dans « La Bataille de Solférino », l’un des premiers longs métrages de Justine Triet.
Pour son rôle, le chien est venu avec toute l’équipe au dernier Festival de Cannes où « Le Procès du chien » était sélectionné dans la section Un Certain Regard. Lors de la montée des marches, il n’a pas été obligé de porter une tenue de soirée, ses poils broussailleux de griffon suffisaient…
Caroline Boudet-Lefort