Le réalisateur s’est inspiré d’un livre d’échanges entre Claude Grange, médecin spécialisé dans en soins palliatifs dans un hôpital, et Régis Debray, le philosophe engagé aux côtés de Che Guevara dans les années 60 (souvenons-nous des « Libérez Debray » tagués sur tous les mûrs de Paris alors qu’il était prisonnier en Amérique Latine).
Ici, nommé Toussaint, et fort bien interprété, par Denis Podalydès, l’écrivain-philosophe, maintenant âgé, va dans le service de son ami médecin, qu’incarne Kad Merad - tout aussi parfait en prouvant une humanité touchante -.
Toussaint découvre les soins palliatifs donnés à une série de patients proches de la mort, un accompagnement empreint d’humanité pour ses derniers moments de vie. Le film montre les craintes, les doutes de ceux-ci ainsi que de leurs entourages souvent révoltés par ce qu’ils redoutent !
En fait, le drame de la mort, c’est celui des vivants qui voient mourir un proche qu’ils croyaient éternel
« Le dernier souffle » est donc très touchant en abordant avec délicatesse et profondeur ce thème de la mort. Le dialogue entre le médecin et le philosophe donne à réfléchir sur la fin de vie. La mort fait partie de la vie, mais nul n’est revenu pour dire comment c’est après. On a peur de la mort, car on n’y est pas préparé.
Une multitude de cas saisissants est présentée, avec toujours des situations différentes : une jeune fille atteinte d’un cancer du sein exprime son déni face à sa maladie, un autre refuse de voir sa famille, encore un autre est lui très entouré, … Une magnifique séquence met en scène une troupe de gitans où tous s’obstinent à rester agglutinés entre eux, restant ensemble pour accompagner celle qui part « dans l’au-delà ».
Filmé avec pudeur, c’est à la fois beau, émouvant, et d’une intensité rare.
Malgré les soins palliatifs qui se multiplient, la France est encore très retardataire dans ce domaine essentiel de la mort, alors que cela touche chacun. Le film de Costa-Gavras le montre, il est donc important, nécessaire !
Caroline Boudet-Lefort