Les deux amis font donc ensemble du cross, sport viril entre tous et sport très spectaculaire : sur l’écran, les motos semblent s’envoler dans les airs de façon magnifique et parfois le spectateur a l’impression qu’une moto passe au dessus de lui dans la salle.
Jojo (Sayyid El Alami), très doué pour ce sport peut prétendre au titre de champion de moto cross, tandis que Willy (Amaury Foucher) peine à surmonter la perte de son père.
Mais en fait, les deux copains n’ont pas peur du risque
Leur entraînement a pour but de gagner à la fois le titre de vainqueur, mais aussi de l’argent pour mener à bien leurs projets.
Et voilà qu’un jour leur amitié est fêlée suite à la découverte d’un secret concernant l’un d’eux, ce qui renforce la détresse qui mine cette jeunesse
La mentalité étriquée, comme souvent dans les petits coins de province, dépasse les frontières générationnelles et, dès lors qu’une rumeur se répand, chacun réagit. Et bien souvent avec hostilité, là où une masculinité doit être affichée de façon ostentatoire.
L’interprétation est impeccable, les deux acteurs principaux sont étonnants de justesse et l’amoureuse de l’un d’eux qu’interprète Léonie Dahan-Lamort est tout aussi juste en étudiante des Beaux-Arts, ce qui lui permet de transmettre à son copain son goût pour l’art. Donc le film embrasse un large panorama, tout en restant axé sur le motocross et sans limiter les spectateurs du film à des passionnés de ce sport. C’est la difficulté d’être « un jeune » qui reste le thème principal.
En liant une description sociale à du romanesque, le réalisateur, Antoine Chevrollier (42 ans) donne un nouveau souffle au cinéma en apportant un regard singulier sur la société d’aujourd’hui, dans un monde qui conserve encore trop souvent une mentalité étriquée.
La jeunesse actuelle bouleversera-t-elle tous ces verrouillages ? En fait, c’est l’interrogation du film.
Caroline Boudet-Lefort