L’étude met en avant
– L’exception culturelle française avec une présence plus forte de réalisatrices que dans d’autres pays européens : 22 % des films français sortis en salle entre 2011 et 2015 sont réalisés ou coréalisés par des femmes, contre 19 % des films allemands, 11 % des films britanniques, 10 % des films italiens et 11 % des films espagnols. En 10 ans le nombre de réalisatrices a augmenté de
71 % avec 567 films produits.
– Une présence féminine qui se renforce dans la filière. En dix ans le nombre de femmes employées dans la production de films a progressé de 20 % contre
5 % pour les hommes.
– Des rémunérations généralement inférieures pour les femmes. Dans une très grande majorité des professions, les salaires horaires moyens des femmes apparaissent inférieurs à ceux des hommes notamment pour la réalisation (- 42%), la production (- 38 %). Pour quelques métiers, cet écart est cependant en faveur des femmes comme scripte (+9 %) ou cascadeuse car elles sont peu représentées (+ 4 %).
– Un budget moyen inférieur à celui des films réalisés par des hommes. En 2015, le devis moyen d’un film d’une réalisatrice est de 3,50 M€, contre 4,70 M€ pour un homme. Sur la période 2006-2015, le budget moyen des films réalisés par des femmes est 1,6 fois moins élevé que celui réalisé par des hommes. Cependant, cet écart a tendance à diminuer.
Synthèse
21,0 % des films agréés en 2015 sont réalisés par des femmes
La part des films réalisés par des femmes progresse sur la période étudiée : 21,0 % des films agréés en 2015 sont réalisés par des femmes, contre 17,2 % en 2006 (+3,8 points). Entre 2006 et 2015, le nombre de films agréés réalisés par des femmes augmente de 80,0 % (passant de 35 à 63 films), tandis que l’augmentation des films réalisés par des hommes est de 42,3 % sur la période. Sur la période 2006-2015, 179 premiers films d’initiative française ont été réalisés par des femmes, soit 26,0 % des premiers films agréés. Sur la période, cette part est comprise entre 20,8 % (en 2012) et 30,4 % (en 2006).
L’émergence d’une nouvelle génération de réalisatrices de longs métrages
Depuis dix ans, une nouvelle génération de réalisatrices de long métrage semble avoir émergé. Les femmes sont significativement plus nombreuses à réaliser des films. En 2015, 70 femmes figurent parmi les réalisateur-trices des 300 films agréés cette année-là, contre 41 femmes parmi les 203 films agréés en 2006. En une décennie le nombre de réalisatrices augmente de 70,7 % alors que le nombre de films produits progresse de 47,8 % sur la même période. Sur la période 2006-2015, 415 réalisatrices ont produits des films. 27,5 % d’entre elles en ont réalisé plusieurs, contre 30,0 % chez les hommes soit une proportion très proche.
Sur cette période douze réalisatrices ont au moins 4 films à leur actif. Parmi les réalisatrices ayant réalisé au moins 3 films en dix ans, c’est au cours des années 2006 avec 8 réalisatrices (Mia Hansen-love, Audrey Estrougo, Isild Le Besco, Maïwenn Le Besco, Anne Le Ny, Lola Doillon, Camille Mauduech et Céline Sciamma) et 2009 avec 4 réalisatrices (Valérie Donzelli, Katell Quillevere, Axelle Ropert et Rebecca Zlotowski) qu’a émergé une nouvelle génération de réalisatrices particulièrement actives sur la période.
En 2015, le devis moyen des films d’initiative française réalisés par des femmes est de
3,50 M€, contre 4,70 M€ pour les hommes
Le devis moyen des films d’initiative française réalisés par des femmes est inférieur à celui de l’ensemble des films d’initiative française et à celui des films réalisés par des hommes. En moyenne sur la période 2006-2015, le budget moyen des films réalisés par des femmes est 1,6 fois moins élevé que celui réalisé par des hommes. Cependant, cet écart a tendance à diminuer.
En dix ans le budget moyen des films d’initiative française réalisés par des femmes a augmenté de 9,7 % tandis qu’il a baissé de 18,8 % pour les hommes.
Une plus forte présence de réalisatrices en France que dans les autres pays européens
Comparativement aux autres principaux pays européens, la part des films réalisés par des femmes est bien supérieure en France. Ainsi, 22,3 % des films français sortis en France sortis en salles entre 2011 et 2015 sont réalisés ou coréalisés par des femmes, contre 19,7 % des films allemands, 11,5 % des films britanniques, 10,2 % des films italiens et 11,6 % des films espagnols.
Sur un plan quantitatif sur la période 2011-2015, c’est en France que le nombre de films réalisés par des femmes est le plus élevé. Sur la période, c’est 282 films français réalisés par des femmes qui sont sortis en salles, contre 142 films allemands en Allemagne, 78 films italiens en Italie, 66 films anglais en Grande Bretagne et 55 films espagnols en Espagne.
Les femmes représentent 43,7 % des intermittents travaillant la production de films
Les effectifs féminins employés à la production des films de fiction d’initiative française sont en très forte progression depuis 10 ans. Entre 2006 et 2014, le nombre de femmes employées dans le secteur a ainsi progressé de 20,0 %, quand cette progression n’est que de 5,1 % pour les hommes. Les femmes représentent ainsi 43,7 % des effectifs en 2014, contre 40,5 % il y a 10 ans. La proportion de femmes parmi les artistes intermittents (44,9 %) est plus importante que dans l’ensemble. En revanche, les femmes sont proportionnellement moins nombreuses à occuper un
emploi technique, cadre (36,6 % des effectifs) comme non cadre (37,1 % des effectifs).
Une présence des femmes très variable en fonction des métiers
L’analyse par métier dans la production cinématographique fait apparaitre des professions clairement plus « masculines » et d’autres plus « féminines ». Les postes majoritairement occupés par les femmes sont ceux de scripte (96,0 % de femmes), de « costumier-ère / habilleur-se » (88,4 % de femmes) et de « coiffeur-se / maquilleur-se » (74,0 % de femmes). Les femmes sont, en revanche, peu nombreuses parmi les électricien-nes (4,3 %), les machinistes (4,4 %) et rippeurses (5,5 %).
Dans la production de films : des rémunérations généralement inférieures pour les femmes
Pour une très grande majorité des professions identifiées dans la production cinématographique, les salaires horaires moyens des femmes apparaissent inférieurs à ceux des hommes. Pour certaines catégories de métiers, les différences sont particulièrement marquées. Le salaire moyen d’une réalisatrice de long métrage est ainsi inférieur de 42,3 % à celui d’un réalisateur. Cette différence salariale est aussi particulièrement marquée pour les métiers relatifs à l’administration de production, le salaire horaire moyen des femmes y étant de 38,3 % inférieur à celui des hommes. Pour quelques métiers, cet écart est cependant en faveur des femmes. C’est le cas du métier de scripte, où les femmes sont largement majoritaires : le salaire horaire moyen des femmes scriptes est de 9,3 % supérieur à celui de leurs collègues hommes. Le métier de cascadeur-se dans la production cinématographique (au sein duquel les femmes sont très peu représentées) affiche également un salaire horaire moyen légèrement supérieur pour les femmes (+4,0 %).
Les femmes représentent 42,0 % des effectifs travaillant dans la production audiovisuelle
Les effectifs féminins sont en très forte hausse (+15,3 %) dans la production audiovisuelle de fiction contre (+8,2 %) pour les hommes sur la période 2008-2014.
La majorité des individus travaillant au sein d’entreprise de production audiovisuelle de fiction sont des hommes. Sur l’ensemble de la période 2008-2014, si les femmes représentent 42,0 % des effectifs globaux, leur part est plus importante parmi les effectifs permanents (52,3 %). Particulièrement nombreuses à occuper des emplois de permanents non cadres, elles représentent 56,6 % des effectifs de cette catégorie. En revanche, elles sont proportionnellement moins présentes parmi les techniciens intermittents, cadres (35,3 %) et non cadres (38,3 %).
Une pérennité de l’emploi légèrement plus élevée chez les femmes
41,2 % des effectifs permanents employés dans les entreprises de production audiovisuelle n’y ont travaillé qu’une seule année. Cette proportion est un peu moins élevée chez les femmes (40,8 %) que chez les hommes (41,6 %). A l’opposé, 9,3 % des effectifs permanents sont présents les 7 années étudiées : cette part est plus élevée parmi les femmes (9,7 %) que les hommes (8,8 %).
Une présence des femmes variée selon les métiers
Comme pour la production de film cinématographique, l’analyse par métier dans la production audiovisuelle fait apparaitre des professions clairement plus « masculines » et d’autres plus « féminines ». Certains postes sont à plus des trois quart occupés par des femmes comme ceux de scriptes (94,0 % de femmes), de costumier-ères / habilleur-se (88,6 % de femmes) et de coiffeur-se / maquilleur-se (81,4 % de femmes). Les femmes sont, en revanche, peu nombreuses parmi les machinistes (3,5 %) et les mixeur-euses (4,8 %). Il est cependant important de souligner que les femmes ne sont pas absentes de certaines catégories d’emploi. Elles composent plus d’un quart (26,8 %) des effectifs exerçant un métier relatif à la régie. 23,4 % des constructeur-trices de décors sont également des femmes.
Dans la production audiovisuelle : des rémunérations moins élevées pour les femmes
Pour certaines catégories de métiers du secteur de la production audiovisuelle, les différences
sont particulièrement marquées. C’est notamment le cas du métier de réalisateur, qui est, comme pour la production cinématographique, celui pour lequel l’écart est le plus conséquent (-34,7 % en défaveur des femmes). Le salaire horaire moyen des femmes occupant un poste relatif à l’administration de production est également bien inférieur à celui de leurs homologues masculins (-24,9 %), tout comme celui des femmes travaillant en post-production (-23,9 %). Cependant, par rapport à ce qui avait été observé dans la production de films cinématographiques, un nombre plus
réduit de métiers affiche une différence supérieure à -25 % (un seul métier pour la production audiovisuelle, contre trois pour la production cinématographique).
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