La scène d’ouverture ressemble beaucoup à une des scènes du film Fame d’Alan Paker (1980) quand les danseurs se mettent à danser sur les voitures.
Mais, bien sûr, ce n’est pas de la danse jazz, plutôt des mouvements plus proches du ballet classique. La chanson y est même entêtante.
Beaucoup de critiques de cinéma parlent de ce film comme un retour à l’âge d’or des comédies musicales mais c’est oublier « Moulin rouge », de Baz Luhrmann (2001), « Chicago » (2002) et « Nine » (2009) du réalisateur Rob Marshall (2002) qui ont déjà renoué avec le genre.
De par leur chorégraphie et le tournage en technicolor des années 50, deux scènes du film ressemblent à s’y méprendre respectivement à « Un américain à Paris » (1951) de Vincente Minelli pour la première scène dansée du film et « Chantons sous la pluie » (1953) de Stanley Donen et Gêne Kelly pour la seconde, dans la reconstruction des rêves des héros ; on dirait Gène Kelly vivant son proche voyage sur le même thème.
Le film fait aussi un petit clin d’œil à la « fureur de vivre » (1956) de Nicholas Ray à travers le numéro dansé dans les étoiles dans le lieu mythique, l’observatoire Griffith.
Bref le film évoque de telles références qu’on en oublie parfois l’histoire et pourquoi les personnages existent !
Le film traite des rêves et de ce qu’ils engendrent, leurs conséquences, la réalité qui va avec.
C’est aussi un film sur la solitude de l’artiste et son rapport difficile à la réalité, la frustration du passionné face aux échecs, face aux contraintes, aux compromis…aux dépens de l’amour.
C’est enfin un film sur l’amour et la désillusion de l’amour ; comme dans « Whiplash », les héros du film sacrifient l’amour de leur vie pour leur carrière artistique.
Dans une moindre mesure, La La Land est aussi un film sur Hollywood, avec ses luttes, ses castings, ses déceptions, sa cruauté ; beaucoup d’appelés et très peu d’élus.
Les réalisateurs américains ne prennent plus le risque de tourner des comédies musicales ; seule Bollywood échappe à cette règle et poursuit le songe d’un Hollywood à la hauteur de ses rêves.