Dans une école d’une ville de banlieue, une bagarre éclate entre deux enfants. Cet événement anodin dégénère en événement majeur impliquant toute la communauté et même les médias ! Un jour, soudainement, ces deux enfants disparaissent …
L’un d’eux, Minato (Soya Kurokawa), est élevé par sa mère seule. Il devient violent. Serait-il victime de harcèlement ? D’un prof abusif ? Chacun donne une version différente des faits et plusieurs versions se succèdent - comme dans « Rashômon » d’Aki Kurosawa - sans que l’on sache qu’elle est la bonne et il faudra attendre la fin pour accéder à ce qui pourrait être le secret de ce film. Serait-ce la relation hors normes entre les deux jeunes garçons dans une société à la mentalité étriquée ?
La parole des enfants n’est jamais tout à fait entendue, au Japon comme ailleurs…
Hirokazu Kore-Eda axe toujours ses films sur la famille et accorde une grande importance aux enfants qui sont souvent l’enjeu du scénario.
On s’interroge donc : qui est « le monstre » ? Où se niche « l’innocence » ? Différents points de vue défilent sur l’écran durant le film, et tous se contredisent dans les mêmes séquences qui reviennent avec un éclairage différent quant à la vérité ! Mais, y en a-t-il une ?
Hirokazu Kore-Eda est un habitué du Festival de Cannes où il présente chacun de ses films : Palme d’or, en 2018, pour « Une affaire de famille », Prix du Jury, en 2013, pour « Tel père, tel fils » et prix d’interprétation masculine, en 2022, pour Song Kang–ho dans « Les bonnes étoiles », réalisé en Corée du Sud.
Cette année pour « L’Innocence /Monster », il a obtenu le Prix du Scénario (écrit avec Sakamoto Ryuichi) : il était donc présent au Palmarès, ainsi que chaque fois qu’il présente un film.
Caroline Boudet-Lefort