Ulysse, quarante ans, bel homme, célibataire, cultivé, un brin précieux, ne s’est pas remis de sa rupture avec Alysson, sa jolie compagne de vingt ans. Il l’avait, un an plus tôt, ravie à son vieil ami Franck, riche armateur d’une soixantaine d’années. La jeune femme était alors chanteuse dans un minable cabaret pour touristes.
Rupture sans autre raison que la monotonie d’une vie rangée, sans fantaisie, sans artifice, sans soleil. Et puis l’a-t-elle jamais aimé ? N’est-elle restée que par confort ? Un homme de quarante ans c’est quand même plus vaillant qu’un vieillard de soixante. Plus convenable aussi. En lui annonçant son départ Alysson lui révèle également qu’elle est enceinte et qu’elle veut garder l’enfant. Seule.
Charlotte, jolie rouquine d’une trentaine d’années, s’est retrouvée seule après le suicide de son mari, DUCK, trente-cinq ans. Autrefois chirurgien il ne se pardonne pas la faute professionnelle ayant causé la mort d’un de ses amis. Pour oublier il s’est mis à boire, et il boit. Trop. Et il déprime. Trop. Ses relations avec Charlotte se sont peu à peu détériorées. Il y a encore de l’amour, mais plus assez. Surtout après qu’enceinte il l’eut avortée. Horreur de son geste, dégoût du corps de sa compagne devenu tombeau. Il n’arrive même plus à lui faire l’amour. Ils sont au bord de la rupture.
Ulysse, blessé, détruit, que l’abandon de sa belle amie a rendu fou décide pour étouffer la rage qui bout en lui de se venger. D’Alysson ? Non, elle n’est plus là. Disparue, partie, volatilisée, sous d’autres cieux. Alors de la femme, n’importe laquelle. La première qui lui tombe sous la main. Et de la faire souffrir autant qu’il souffre lui-même.
Franck, avec qui il s’est réconcilié, lui présente, sur son yacht, Charlotte, une bonne amie à lui qu’il sait dans la peine et dans le besoin. Depuis le suicide de son mari elle vivote, allant de petits jobs en petits jobs. Assistante de vie, garde malade, dame de compagnie… et parfois même, quand cela devient critique, vraiment de compagnie, c’est à dire : escort.
Elle a un besoin d’argent pressant, des dettes à recouvrir. Ulysse lui confie être frustré de l’enfant dont Alysson l’a privé. Est-ce un petit garçon aux yeux bleus, une petite fille aux boucles blondes ?
Un deal, une transaction sordide, un pacte tarifé va les lier. Elle va lui faire un enfant puis le lui abandonnera. Durant la période de gestation il prendra soin de la jeune femme puis, après la naissance, elle devra disparaître à tout jamais.
Mais durant huit ans, inhumain, diabolique, Ulysse, rompant sa promesse, l’informera alors de sa fille, de ses premiers mots, de ses premières quenottes, de ses premiers chagrins, avivant les remords d’une mère ayant abandonné son enfant.
Il la harcèle de coups de fil jusqu’à ce qu’elle accepte de venir chez lui, dans sa grande propriété, pour faire connaissance avec sa gamine.
Et elle cède. Et elle vient. Et là, rien ne se déroule comme prévu. L’enfant n’est pas là. Alors où est-il ?
Confrontation houleuse, douloureuse, cruelle, violente où chacun s’acharne à détruire l’autre. Se crachant au visage toute leur haine, jouant au chat et à la souris, se battant à fleuret moucheté. Qui l’emportera ? Qui sera le plus fort ? La déterminée Charlotte ou le cynique Ulysse ? Et l’enfant, est-il seulement encore en vie ? L’a-t-il-trouvée, comme il le prétend, morte dans le salon parmi ses poupées, en revenant d’une soirée ?
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