Dans un coin paumé de Lorraine où il n’y a guère d’avenir rutilant, un technicien de maintenance à la SNCF (Vincent Lindon) est un père resté veuf avec ses deux fils, devenus de jeunes adultes.
Il les a élevé seul avec des valeurs humanistes, et il découvre avec affolement que l’ainé Fus (ou Félix), élève dans un IUT en métallurgie, est attiré par un très violent groupe d’ultra-droite. Cela le chagrine quoiqu’il espère un possible revirement… Mais la fracture se creuse de plus en plus, jusqu’à l’irrémédiable…
À l’opposé, le second fils est un brillant élève, reçu au concours de la Sorbonne à Paris pour y faire des études littéraires. Très lié à son frère, un fossé va cependant se creuser entre eux deux.
Avec un jeu sobre mais intense, Vincent Lindon interprète ce père et il est très attachant
Dans des registres différents, ses deux fils sont tout aussi impeccables : Benjamin Voisin dans la colère et la détresse, et Stefan Crepon dans une douceur toujours inquiète.
Lors d’une scène finale, Vincent Lindon tente, en tant que père, de prendre la responsabilité de la dérive de son fils. Il est totalement crédible et particulièrement émouvant dans un monologue final qui lui a certainement permis de décrocher le prix d’interprétation masculine à la dernière Mostra de Venise. C’était bien mérité !
Caroline Boudet-Lefort