Ce thriller psycho-social très subtil montre comment, à partir d’un événement grave, des personnages peuvent dériver d’un comportement calme et inoffensif à un comportement cruel et intransigeant.
Un couple de comédiens Rana et Emad (aussi professeur de littérature de jour) est contraint de déménager suite à l’écroulement de leur appartement (restructuration du paysage urbain de Téhéran). Les mœurs légères de l’ancienne locataire créent petit à petit l’angoisse, la peur, le doute et la colère. L’atmosphère pesante, les non-dits divisent le couple. Faut-il porter plainte ? Et bafouer son honneur devant l’inconnu ? Ou se venger personnellement jusqu’à en subir des conséquences néfastes pour l’avenir ? Emad se venge –t-il par amour ou pour laver l’honneur de sa femme ?
Toutes ces questions trouvent un écho dans la scène finale du film : que va-t-il se passer ? Le coupable n’est pas toujours celui que l’on croit et les sentiments les plus enfouis peuvent surgir de manière violente à tout moment.
Le cinéaste a l’habitude de bousculer ses personnages et de les pousser à bout dans un univers clos.
Les plans sont très serrés et l’atmosphère froide. La caméra tourne lentement et chaque détail est significatif d’un message pour le spectateur.
Délicatesse d’un film dans un monde où la censure est omniprésente…
(Sortie en France le 9 novembre 2016 et encore en salles (Rialto Nice, Les Arcades cannes...))