Gros plan sur Isabelle, première scène d’un été d’une adolescence en pleine découverte ... Retour à Paris, une vie d’étudiante ordinaire, pas tout à fait..
L’automne arrive avec la naissance de l’interdit, du défi, Isabelle devient dans l’ombre "Léa", entre conscience et insouciance, découverte du plaisir charnel, du sexe payant, des rencontres sans lendemain..
L’hiver tombe durement avec le froid de la mort d’un client, la découverte des mensonges et des secrets familiaux, scène "violente" entre l’incompréhension d’une mère et la rébellion de sa fille au sein d’une famille pourtant si parfaite dans une enfance préservée et ne manquant de rien..
Le printemps est là avec la dose d’humour du réalisateur, le plaisir, l’amour, et les sentiments à fleur de peau.
Quelle interprétation magnifique de Marine Vacth campant cette adolescente avec justesse.
Cette mise en danger continuelle, en filigrane d’une recherche d’expérience et de découverte de la vie, sous couvert d’une rébélion de l’établishment familial est particulièrement dépeinte.
Un film qui est donc très bien servi par le jeu des acteurs.
Que d’interrogations auront les parents face à cette adolescence, la dureté de la perte de l’enfant , la rupture, l’acceptation que celui-ci a changé, la recherche d’une identité d’un nouveau genre, entre mercantilisme, et plaisir facile, ce film ne nous renvoi t’il pas les propres codes de nos sociétés en pleine figure.
François Ozon nous exprime cela sous forme d’une ode en 4 saisons. Son hommage à Rimbaud parait donc particulièrement bien choisi, l’auteur de "Ma Bohème" qui a quitté si tôt le cocon familial pour y découvrir la nature, offre un beau fil conducteur pour l’évocation d’une adoslescence en recherche.
Ici c’est puissant, destabilisant, et pourtant si naturel, Ozon colle à son temps, brise les limites et nous laisse à réfléchir sur ce que nous laisserons à nos jeunes générations.
Jeune et Jolie comptera sûrement dans ce festival pour les interprétations, et la force du sujet.