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BLOOD TIES - De Guillaume Canet

New York 1974, Chris la cinquantaine, est libéré pour bonne conduite après plusieurs années de prison pour un règlement de compte meurtrier.
Devant la prison Franck, son jeune frère un flic prometteur est là, à contrecoeur.

Le rêve Américain de Guillaume Canet est-il un cauchemar ?

Guillaume Canet aura démontré que pour ce film et notamment pour les réalisateurs étrangers, tourner aux états unis n’était pas une sinécure.

Je me suis retrouvé confronté au problème que rencontrent tous les réalisateurs français lorsqu’ils tournent à New York : le manque absolu de liberté. Là-bas, il faut des autorisations pour tout. Un figurant qui marche sur un trottoir doit être payé plus cher qu’un autre assis dans un restaurant parce qu’il risque d’être renversé par une voiture. Et je n’avais pas le droit de leur parler car si je le faisais, ils étaient alors considérés comme acteurs et gagnaient plus d’argent. Le matin, les figurants arrivaient sur le plateau, te disaient bonjour et tu ne savais pas trop si tu pouvais leur répondre. Un jour, l’un d’eux m’a demandé s’il pouvait s’asseoir à un endroit. J’ai dit oui, et boum, il a demandé à être payé en tant qu’acteur parce que le metteur en scène venait de lui donner une indication."

Guillaume Canet découvre aussi que contractuellement, 50 % du casting devait être composé de comédiens européens, puisque son film est européen.

C’était surréaliste : j’avais un tableau sur lequel il y avait un pourcentage à côté de chaque rôle en fonction de son importance dans le scénario, et je jonglais avec les chiffres. Si j’engageais Zoe Saldana, il fallait en contrepartie que je trouve un acteur comme Noah Emmerich, qui possède un passeport allemand."

Guillaume Canet pour sa première en tant que réalisateur au Festival de Cannes, nous présente un remake des "Liens du sang", le film noir de Jacques Maillot inspiré par l’histoire des frères Papet.
Film qu’il connait parfaitement puisqu’il l’a interprété en 2008 au coté de François Cluzet.
Un rêve Américain se vit en grand, pour cela Guillaume Canet n’a pas lésiné sur les moyens, en demandant l’aide de James Gray au scénario et en conviant un casting assez impressionnant : en tête Clive Owen, Billy Crudup, Mila Kunis, Zoe Saldana, Matthias Schoenaerts, James Caan et sans oublier Marion Cotillard.
On rentre dans le film, comme dans une Amérique Vintage, pour un grand cinéma ou l’on nous sert plutôt du Starsky et Hutch que de Scorcèse.

Le décor, New York, 1974. Chris (Clive Owen),

la cinquantaine, est libéré pour bonne conduite après plusieurs années de prison pour s’être fait justice quelques années auparavant, dans un règlement de compte meurtrier. Devant la prison, sa sœur () insiste pour que Frank (Billy Crudup), son jeune frère, un flic prometteur, vienne avec elle, ce dernier s’oblige à contrecœur.
L’un flic, l’autre truand, choix de vies et rivalité née depuis l’enfance. Leur père Léon (James Caan), qui les a élevés seul, a toujours eu pour Chris une préférence affichée, malgré les casses, la prison..

Frank mettant en danger sa carrière, espère que son frère a changé et veut lui donner sa chance : il le loge, lui trouve un travail, l’aide à retrouver son ex-femme Monica (Marion Cotillard) et ses deux enfants.

Malgré ces tentatives, et faute d’avoir l’argent ou la chance nécessaire à toue rédemption, Chris retombe dans ses frasques et ses amitiés ressurgissent du passé, il replonge.

Frank quant à lui renoue avec son ex, qui est l’amie d’un homme violent, petite frappe qui vient de prendre une peine légère.

Frank, jongle entre l’amour retrouvé et son frère perdu de nouveau.
Les destins de chaque protagonistes se croisent souvent dans la violence de leur actes, Frank ne donne plus aucune confiance à Chris, mais les liens du sang ne se déferont jamais.

L’accueil de la critique Canoise est plutôt sévère, c’est vrai qu’il y a peu de nouveauté quant au scénario, que les décors, les rendus et les plans sont assez conventionnels, et que certaines scènes présentent des longueurs.

Alors, dans l’ensemble, loin d’un rêve, ce n’est pas non plus un cauchemar, continuez M Canet à nous dépeindre les âmes humaines, reste à vous mettre en danger avec un exercice sans artifices, et sans le filet d’une histoire déjà bien traitée.

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