Deux frères.
Ce film raconte l’odyssée de deux frères (très loin des tigres de Jean-Jacques Annaud), qui à la mort de leur mère albanaise prennent la route d’Athènes à Thessalonique pour retrouver leur père, un grec qu’ils n’ont jamais connu.
Doublement "étrangers", voire "étranges" dans leur propre pays, à la fois par leur origine extranationale mais également par l’homosexualité ostentatoirement assumée de Dany, le plus jeune des deux frères, il vont devoir conjointement faire face à la férocité d’une nouvelle Grèce engluée dans le marasme économique, la peur de la différence et la xénophobie.
Xenia, le titre du film (étranger en grec) se réfère d’ailleurs au nom que l’on donnait aux hôtels construits sous le régime des Colonels entre 1950 et 1974 dans l’espoir de développer le tourisme avec les étrangers.
Une "vitrine" aujourd’hui en piteux état comme le squat de l’un de ces bâtiments où se déroulent de nombreuses scènes du film et qui est devenue un emblème tragique de la déréliction de tout un pays.
Par cette œuvre très "gay friendly", Panos Koutras, représentant du nouveau cinéma grec et auteur, par le passé, de l’incomparable nanar queer et kitsch, "L’attaque de la moussaka géante", réussit néanmoins à dénoncer l’éternelle intolérance à l’autre dès lors qu’il diffère un peu trop de soi.
Bien sûr, on pourra se dispenser d’aller voir ce voyage initiatique et fraternel entre Dany et Odysseos (sic) à la fois exaspérant et attendrissant, même si en visionnant ce film affolé, on comprendra mieux les convulsions étranges et tragiques qui secouent la Grèce du XXIème siècle.