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Fin de cet événement Mai 2014 - Date du 14 mai 2014 au 25 mai 2014

DEUX JOURS, UNE NUIT de Jean-Pierre DARDENNE et Luc DARDENNE

Sandra, aidée par son mari, n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.

Le sujet est avant tout la mise en avant de notre société où le culte du résultat, allié à la dureté des situations économiques européennes amènent à une situation qui exclu ceux que l’on considère comme les plus faibles, ou les moins performants.

Ce film c’est aussi la revanche des êtres fragiles, une fille seule,quelque peu dépressive retrouve avec l’aide de son mari force et courage, et combat le temps d’un week-end (deux jours une nuit) afin que chacun de ces collègues puissent voter pour qu’elle reste dans l’entreprise.
Dans un monde de l’entreprise âpre et cruel où tous ses collègues de travail ont une bonne raison de lui tourner le dos, surtout lorsque l’on touche à leurs acquis, leur confort, ou tout simplement les fruits de leur subsistance ou de leur reconnaissance, en effet en votant pour Sandra ils perdent dans le même temps leur prime.
Leur choix devient donc sur 48 heures le centre de leur préoccupation et rythme la lente lutte de Sandra pour défendre son poste.

Les Dardenne ont encore fait fort pour dépeindre les multiples facettes de notre monde, et les caractères de chacun des personnages représentent un peu plus cet égoïsme, cette médiocrité, cette violence, ce courage, ce respect, ou cette joie que l’on retrouve au quotidien.
Reste que l’absence de réaction collective, de lutte contre le principe de ce vote révèle aussi le manque de solidarité d’aujourd’hui.

Alors oui, l’on vit, l’on respire avec Sandra impeccablement interprété par Marion Cotillard chacun de ses succès, et l’on souffre de chacun de ses échecs.

Le personnage de Manu (le Mari) est admirablement bien joué également par Fabrizio Rongione qui n’est pas un inconnu pour la fratrie d’Ardenne, (en effet il était présent dans plusieurs de leurs productions :Rosetta, L’enfant, Le silence de Lorna et Le gamin au vélo).

Ce film est tout simplement HUMAIN, en cela le cinéma des frères d’Ardenne est sans compromis, nous ne pouvons que retrouver les codes de nos sociétés actuelles dans le fil de ce film parfaitement bien travaillé par les deux réalisateurs.
Voilà un film qui était attendu, et il comptera certainement parmi la sélection du Jury, tant il est intelligent et conforme à la réalité de notre monde.

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