« Je tente aujourd’hui de comprendre ce qu’est la Russie, d’où elle vient, quelles sont ses valeurs »,
« Pour moi, le plus important, c’est le moment où l’homme découvre qu’il a une âme. Ce n’est pas un cadeau, ça fait mal, mais c’est le sens secret de la vie ».
Témoin de l’évolution de la société russe, Pavel Lounguine nous livre depuis 20 ans des films percutants sur la Russie contemporaine et son histoire.
Après une formation de scénariste, il travaille sur de nombreux scripts avant de tourner son premier film à la fin des années 80, Taxi Blues, constat du déclin de l’Union soviétique. Cette histoire d’amitié entre un chauffeur de taxi et un saxophoniste en déboires remporte le Prix de la mise en scène à Cannes en 1990.
Le cinéaste poursuit son décryptage de la Russie en pleine mutation avec Luna Park, l’histoire d’un skinhead nationaliste et antisémite qui se découvre des origines juives, Lignes de vie, qui décrit la montée de la mafia, ou encore Un nouveau russe, état des lieux du capitalisme corrompu.
Pavel Lounguine signe un portrait de famille avec La Noce, le récit haut en couleurs d’une cérémonie de mariage, qui obtient le prix d’interprétation pour l’ensemble de la distribution à Cannes en 2000. Puis, il réalise une œuvre plus légère avec Familles à vendre, sa première comédie.
Changement de cap et de registre avec L’Ile, présenté en clôture du Festival de Venise 2006. Ce film permet à Lounguine d’aborder le mysticisme et la spiritualité, thèmes qu’il continue d’explorer avec Tzar, évocation d’Ivan le Terrible, 65 ans après la version d’Einstein qui fut censurée par le pouvoir Soviétique, à découvrir après la leçon de cinéma.
« De Taxi Blues à Famille à vendre, les films du russe Pavel Lounguine font défiler une procession d’êtres égarés, à la recherche de leurs racines et d’une ligne de vie authentique. Nationalistes émigrés, descendants de victimes du goulag ou de la Shoah, chercheurs de tombes et bénéficiaires d’héritages. Chacun déterminé à « réformer son âme ». Flics corrompus, buveurs de vodka frelatée, artistes parasites, mafieux, constituent la fresque picaresque dans le secret de laquelle le cinéaste guette le sursaut rédempteur. Pavel Lounguine est un homme de foi. », Jean-Luc Douin, Le Monde.