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"Diamant Brut" d’Agathe Riedinger

Le Centre Psychanalytique de Consultation et de Traitement d’Antibes a proposé, une soirée ciné-débat où la question "à quoi peut mener le culte de l’image ?" a été posée et débattue avec des psychologues et psychanalystes autour du film "Diamant Brut" projeté pour l’occasion. L’occasion de se replonger dans ce premier film d’Agathe Riedinger.

Dans son premier film, Agathe Riedinger dresse le portrait d’une jeune fille de Fréjus qui fantasme sur la célébrité. Aussi, pour cela, rêve-t-elle d’intégrer une émission de téléréalité, « Miracle Island ».


Ainsi, Liane ne se préoccupe-t-elle que de son apparence pour laquelle elle passe tout son temps, ajustant de très longs faux ongles, des faux-cils tout aussi longs, gonflant artificiellement ses lèvres, choisissant des chaussures à semelles compensées et talons très hauts, des robes moulantes, … Pour elle, paraître c’est être !
Elle se voit déjà célèbre, persuadée d’être sélectionnée pour une émission de téléréalité qu’elle a sollicitée.
Sans père, Liane vit avec sa mère célibataire qui ne l’aime guère et dont elle dit « ma mère est une ombre ». Elle se raccroche à sa petite sœur en s’en occupant beaucoup et qui représente pour elle un enracinement. Elle survit de « petits trafics  », peu définis. Un garçon semble sincèrement être amoureux d’elle, mais elle ne s’en préoccupe pas trop, tournée vers elle-même et sur son apparence. Avec son corps ultra sexualisé, ce qu’elle veut ce n’est pas l’amour, mais la célébrité.
Entre apparence et superficialité, elle cherche à devenir quelqu’un, mais qu’importe : être une star, une influenceuse… Pour cela, elle ne se soucie que de son corps, à la fois aimé et critiqué, pour lui donner une féminité clinquante.
Pour se justifier, elle dit que tout le monde aime plaire. Mais pour plaire, faut-il être une bimbo ?
En fait, elle a un fond très dépressif et croit se soigner par l’image qu’elle pourrait donner en voulant avoir un corps parfait, ou, du moins, ce qu’elle croit un corps parfait.


Sélectionné en compétition officielle au dernier Festival de Cannes, ce premier film - d’une jeune réalisatrice, Agathe Riedinger - a retenu l’attention, ne serait-ce que par l’excellente interprétation de Malou Khebizi. Pour ce rôle, celle-ci était d’ailleurs nommée aux Césars comme meilleure révélation féminine.

Caroline Boudet-Lefort

Photo de une : Malou Khebizi ©Pyramide Distribution

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