Avant-première nationale de “L’Autobiographie de Nicolae Ceausescu” d’Andrei Ujica
À noter sur les agendas, la projection en avant-première du film d’Andrei Ujica, “Autobiographie de Nicolae Ceausescu”, autour du procès du dictateur roumain, et du film de Peter Watkins, devenu culte, “Punishment Park”. Deux films “historiques” d’une actualité troublante !
Le principe, vous le connaissez désormais ! Des rendez-vous durant lesquels seront projetés plus d’une dizaine de films, de pays, d’époques, de genres et d’esthétiques différentes, autour de 4 axes :
Avec Foucault : programme composé de documents d’archives, de documentaire, des apparitions filmées, en partenariat avec l’INA (Mal faire, dire vrai : entretien avec Michel Foucault…)
De Foucault : des films que le penseur a commentés, sous forme écrite ou sous forme d’entretien (Lacombe Lucien de Louis Malle, Comizi d’amore – Enquête sur la sexualité – de Pier Paolo Pasolini…)
Pour Foucault : des films qui traduisent sa pensée par les thèmes ou la forme (Punishment Park de Peter Watkins…)
Après Foucault : des films contemporains dans lesquels se développe sa pensée et qui peuvent avoir valeur d’héritage (L’autobiographie de Nicolae Ceausescu d’Andrei Ujica …)
La manifestation Foucault va au cinéma fait l’objet d’une publication au titre éponyme aux Editions Bayard, regroupant une sélection de larges extraits des textes du philosophe sur le cinéma présentés et analysés par les jeunes et talentueux philosophes Dork Zabunyan et Patrice Maniglier.
– Projections animées :
– le lundi 11 avril à 18h >> Punishment Park de Peter Watkins (USA, 1970, 1h28, vostf) / par Kaloust Andalian
– le lundi 11 avril à 20h >> Lacombe Lucien de Louis Malle / par Cyril Laverger
– le mardi 12 avril à 18h >> Lancelot du Lac de Robert Bresson / par Thomas Golsenne
– Journée du 25 avril, animée par Benoît Arnulf dans le cadre “Rencontres Cinématographiques IN&OUT”
////////// PROGRAMMATION //////////
CYCLE DE PROJECTION III : : 10-12 avril
AVEC FOUCAULT : : L’acteur et l’archive
Les archives audiovisuelles
Mal faire, dire vrai : entretien avec Michel Foucault Film Collectif (Belgique, 1981, 38 min) >> Dimanche 10 avril – 14h
Alors que Michel Foucault donne un cours à l’Université de Louvain, il revient dans cet entretien sur son itinéraire et sa méthode, mais aussi sur la philosophie, l’actualité, la folie, le pouvoir …
Fragments audiovisuels : Michel Foucault (Océaniques, INA, 1988, 1h) >> Dimanche 10 avril – 14h
Ce montage de nombreux documents audiovisuel tente de dresser un portrait de Michel Foucault, disparu quatre ans plus tôt. Il contient entre autre des images du philosophe, jusqu’ici inédites.
Parmi ces documents se trouvent des images d’origine inconnu montrant Foucault lors d’un meeting de soutien aux dissidents soviétiques qui s’était tenu au Théâtre Récamier en juin 1977 en compagnie de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Vladimir Boukowski… « Océaniques », produit par Pierre-André Boutang fut l’une des plus célèbres et des plus brillantes séries d’émissions culturelles des années 80.
– DE FOUCAULT : : Les films commentés de son vivant
Le pain noir de Serge Moatti (France, 1982, 1er feuilleton, 1h49) >> Dimanche 10 avril – 16h
Le destin de Catherine qui, petite paysanne est contrainte d’abandonner sa ferme du Limousin pour devenir ouvrière en ville. Le récit suit avec elle les principaux évènements historiques du lendemain de la guerre de 1870 à 1936.
Sur cette série en 8 épisodes Foucault déclara à propos de la télévision : « Ce qui me dérange, c’est la qualité de la télévision française. Elle est l’une des meilleures du monde, malheureusement ! Tous les lundis, à l’heure où passe Le Pain noir, rien d’autre ne compte. C’est la force de la télévision ».
Lacombe Lucien de Louis Malle (France, 1974, 2h12) >> Lundi 11 avril – 20h / Séance animée par Cyril Laverger
Juin 1944, après avoir été éconduit par la résistance en raison de son jeune âge. Lucien Lacombe, 15 ans, accepte de participer aux différentes activités de la gestapo après avoir fait la rencontre d’un de ses membres.
A propos du film, Michel Foucault déclarait : « Quand on voit ces films, on apprend ce dont on doit se souvenir. Ne croyez pas tout ce qu’on vous a raconté autrefois. Il n’y a pas de héros. Et s’il n’y a pas de héros, c’est qu’il n’y a pas de lutte… »
– POUR FOUCAULT : : L’anti-rétro au cinéma, critique de la reconstitution historique
Punishment Park de Peter Watkins (USA, 1970, 1h28, vostf) >> Lundi 11 avril – 18h / Séance animée par Kaloust Andalian
La guerre du Viêt Nam s’enlise, le président Nixon décrète l’état d’urgence. Plusieurs personnes sont condamnées par un tribunal d’exception. Ils ont le choix d’échanger leur peine contre un séjour à Punishment Park, un parc d’entraînement militaire où ils doivent traverser le désert pendant 3 jours sans eau et sans nourriture.
« Dans cette mise à plat des discours et des méthodes des systèmes répressifs et disciplinaires tapis au sein même des démocraties, le film est voisin des thèses de Michel Foucault, quand bien même Surveiller et punir ne sera publié qu’en 1975, quatre ans après la réalisation du film. » (Joachim Lepastier et Stéphane Tralongo - Kinok Magazine)
Lancelot du lac de Robert Bresson (France-Italie, 1974, 1h25) >> Mardi 12 avril – 18h / Séance animée par Thomas Golsenne
La « quête du Graal » s’étant conclue par un échec, Lancelot revient à la cour du roi Arthur et s’éprend de la reine Guenièvre. Le chevalier se retrouve déchiré entre son devoir pour le roi et son amour pour la reine.
Bresson, comme à son habitude ne montre que l’essentiel, il met en relation la tendresse des sentiments qui émane de cet amour et l’extrême violence des actions menées par les hommes de guerre.
– APRES FOUCAULT : : La contre-histoire aujourd’hui
L’autobiographie de Nicolae Ceausescu d’Andrei Ujica (Roumanie, 2010, 3h, vostf) >> Dimanche 10 avril – 18h
Au cours du procès sommaire auquel il a été soumis avec sa femme, Nicolae Ceausescu passe en revue la période de sa vie pendant laquelle il a été au pouvoir : 1965-1989
« D’un point de vue formel, L’Autobiographie de Nicolae Ceausescu démontre qu’aujourd’hui, en utilisant exclusivement des images préexistantes, il est possible de réaliser des œuvres cinématographiques portant sur l’histoire récente, ayant un souffle épique similaire à celui que nous rencontrons dans les films historiques de fiction. » (Festival de Lussas 2010)
Pour un seul de mes deux yeux d’Avi Mograbi (Israel, 2004, 1h40, vostf) >> Mardi 12 avril – 20h
Exténué, le peuple palestinien crie sa colère et son désespoir. Avi Mograbi, cinéaste israélien, croit en la force du dialogue, avec les Palestiniens assiégés et avec l’armée israélienne omniprésente.
Pour s’interroger sur le conflit israélo-palestinien, le réalisateur évoque les mythes de Samson et de Massada… « Le film pose une question fondamentale : Comment peut-on enseigner à ses enfants ce que l’on reproche à ses ennemis ? On peut du reste renverser cette interrogation, le « comment » devenant alors « pourquoi » : Pourquoi reprocher à ses ennemis ce que l’on enseigne à ses enfants ? » (ACID 2005)
– JOURNEE DE PROJECTION : : 25 avril
Dans le cadre “Rencontres Cinématographiques IN&OUT”, séances animées par Benoît Arnulf
– AVEC FOUCAULT : : L’acteur et l’archive
Les archives audiovisuelles
Le Cercle de minuit : spécial Foucault (INA, 1994, 1h20) >> Lundi 25 avril – 17h
Archives de l’INA : les invités du Cercle de Minuit évoquent l’impact qu’a eu Michel Foucault sur eux. Le sociologue Daniel Defert, dernier compagnon du philosophe évoque par exemple la création d’AIDS ou son amitié avec Deleuze.
François Ewald, chargé de la publication d’un recueil de textes de Foucault (1954 à 1984), pense que celui-ci « a inventé un style de philosophie qui est aussi un style d’écriture. Il voulait définir la philosophie comme acte : à quelle condition il était possible qu’un discours soit un acte. »
– DE FOUCAULT : : Les films commentés de son vivant
Comizi d’amore (Enquête sur la sexualité) de Pier Paolo Pasolini (Italie, 1965, 1h30, vostf) >> Lundi 25 avril – 19h
Nous sommes en 1965, Pier Paolo Pasolini interroge les italiens sur leur sexualité. De la Sicile à Milan en passant par les plages de Toscane, un documentaire fascinant.
En 1977, à propos du film, Michel Foucault publie un article dans Le Monde qu’il intitule Les matins gris de la tolérance. Il écrit notamment : « Très loin du confessionnal, très loin aussi d’une enquête où, sous prétexte de discrétion, on interroge les choses les plus secrètes, ce sont des Propos de rue sur l’amour »
La mort de Malibran de Werner Schroeter (RFA, 1971, 1h44, vostf) >> Lundi 25 avril – 21h
Werner Schroeter crée un ensemble énigmatique de fragments de mélodrames autour de différents morceaux de musique.
Foucault qui admirait le film, confia à Schroeter “qu’une des choses les plus frappantes du film est qu’on ne peut rien savoir sur ce qui se passe entre ces femmes, sur la nature de ces petits mondes...”
L’ECLAT Une expérience du cinéma
L’ECLAT est Pôle Régional d’Education artistique et de Formation au Cinéma PACA. Il assure une circulation entre la diffusion, la formation et la création dans le domaine des arts visuels et sonores. S’adressant au public le plus large, L’ECLAT favorise la rencontre des arts, en plaçant le cinéma dans un débat avec les différentes formes artistiques. Domicilié à la Villa Arson, L’ECLAT développe une programmation cinématographique valorisant particulièrement les œuvres de jeunes cinéastes ou de cinématographies émergentes, notamment en lien avec les activités de l’Ecole nationale supérieure d’art et du Centre national d’art contemporain.