Une douzaine de plateaux, dont le plus grand mesure près de 1 200 mètres carrés avec une hauteur sous cintre de douze mètres, mais aussi des hectares d’installations au milieu d’un grand parc, dans le quartier Saint-
Augustin à Nice : c’est ici, dans les Studios de la Victorine, qu’ont été tournés quelques-uns des grands films de l’histoire du cinéma français. À commencer par l’inoubliable "Les Enfants du Paradis" de Marcel Carné, une heure et demie de pur bonheur poétique avec Arlety, Jean-Louis Barrault et Pierre Brasseur. Mais aussi des centaines d’autres...
L’histoire du cinéma se confond avec ces studios. Ils se sont développés dès la fin de la première guerre, recevant déjà à l’époque du muet de nombreux tournages, installant dans le paysage azuréen cette industrie alors naissante et depuis prospère.
S’ouvrir aux nouveaux médias
L’histoire du lieu n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Les studios ont changé à plusieurs reprises de mains, avec des bonheurs divers, jusqu’à vivoter ces dernières années. Très en-deçà de la réputation et des possibilités du site. C’est ce qui a conduit la Métropole à reprendre en régie les Studios de la Victorine pour lui donner ce second souffle attendu par toute la profession.
Entouré d’une équipe de grands professionnels l’ancien président du Centre National du Cinéma éric Garandeau a été chargé en février 2018 de remettre un rapport sur le devenir de La Victorine. C’est-à-dire
d’imaginer un avenir ambitieux, pour que les studios niçois retrouvent tout leur lustre. Le rapport Garandeau, remis en septembre dernier, préconise donc de concentrer les efforts sur le cœur de métier, en y ajoutant les séries télévisuelles et les films publicitaires haut de gamme, qui viennent souvent poser leurs caméras et leurs projecteurs sur la Côte d’Azur. D’en faire l’un des moteurs du développement économique du territoire, en créant pourquoi pas, un musée, une filière éducative des métiers de l’image, afin d’être à même de rivaliser à l’échelle internationale avec d’autres studios et de devenir l’indiscutable numéro 1 français.
Au delà des intentions du rapport, des pistes concrètes sont en cours d’exploration pour des alliances avec d’autres studios en complémentarité avec la Victorine. Christian Estrosi a demandé l’élaboration d’un business plan "pour convaincre les partenaires de nous accompagner financièrement afin de bâtir la nouvelle gouvernance possible" de l’équipement.
Last but not least, En parallèle, Manal Rachdi (cabinet Oxo) a été chargé d’une mission d’architecture pour dessiner les aménagements nécessaires sur le site même, voire sur d’autres terrains situés sur le territoire de la Métropole.
La Victorine fêtera cette année ses cent ans. Un tel projet de renaissance est la promesse d’un "Retour vers le Futur" réussi.
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