D’autant que le public l’a toujours fixée dans ce rôle et tout spécialement dans cette scène, alors qu’elle était mineure à l’époque.
Fille de l’acteur Daniel Gélin, Maria Schneider – née en 1952 et décédée en 2011 – fait partie de cette génération de comédiens qui a subi de plein fouet la libération sexuelle post mai 68. Après ce film sulfureux, elle n’a guère tourné, pourtant on se souvient d’elle dans « Profession : reporter » de Michelangelo Antonioni, en compétition à Cannes en 1975.
Sa cousine, Vanessa Schneider, journaliste au Monde, a écrit une bio sur son tragique destin « Tu t’appelais Maria Schneider » (Grasset, 2018) et maintenant c’est Jessica Palud qui en a fait un film, présenté au denier Festival de Cannes dans la sélection officielle Cannes Première.
« Maria » est un film très attachant où Anamaria Vartolomei incarne à la perfection Maria Schneider.
Elle fait preuve d’une grande sensibilité dans ce rôle ingrat, en montrant un personnage sensible qui est manipulée malgré elle.
Tout particulièrement dans la scène traumatisante qui l’a propulsée au cœur d’un scandale qui lui collera à la peau durant toute sa vie. Dans son film, Jessica Palud montre parfaitement combien la comédienne était démunie et surprise par son partenaire qui a brisé sa trajectoire professionnelle avec cette scène d’une rare crudité et qui a pris un caractère provoquant.
C’est une idée pertinente de la part de Jessica Palud de restaurer, grâce à ce film, l’image que l’on peut garder de Maria Schneider, jeune fille fragile largement éclaboussée de honte par des hommes sans égards et pour lesquels la femme est juste bonne à être utilisée selon le désir masculin. Ainsi elle n’est plus qu’un objet.
Caroline Boudet-Lefort