Pietro, en mauvaise relation avec son père, découvre chez celui-ci un amour de la montagne qui pourrait les rapprocher si l’enfant ne souffrait pas en trop haute altitude. Cependant, entre les trois, se noue un lien complice d’amour des hautes cimes.
Se retrouvant chaque été, d’année en année, les deux jeunes copains vont ensemble, à l’adolescence, tenter de retaper une vieille baraque construite sur une roche abrupte. Cela semble impossible, mais Bruno est entêté et parvient au bout de chaque difficulté. Il ne bougera pas de son coin des Alpes où il est complètement enraciné.
Tandis que Pietro parcourt le monde. C’est au Népal, autre pays de montagnes splendides, qu’il vit en grande partie, lié à une Népalaise. Un jour, pourtant, il revient sur le lieu de sa jeunesse et retrouve Bruno, fidèle à la maison qu’ils ont construit ensemble en grande partie, et tout autant fidèle à la sublime nature environnante, tour à tour lumineuse ou austère.
Pas de coup de théâtre, pas de pistolet, pas de meurtre,...
Ce qui importe, dans ce film, c’est le lien qui attache ces deux hommes l’un à l’autre à travers le temps et l’espace, mais qui se retrouvent toujours dans le village montagnard de Bruno.
Et juste la vie qui s’écoule dans une douceur contemplative. Pour l’un dans le même lieu, pour l’autre en parcourant le monde, avec retrouvailles et séparations au fil des ans.
Deux formidables comédiens italiens, Luca Marinelli et Alessandro Borghi, sont les deux amis devenus adultes. Ils sont épatants, chacun dans leur registre, et donnent au film une grande dimension émotionnelle.
Adapté d’un roman à succès - du même titre - de Paolo Cognetti (Prix Médicis étranger 2017), le film doit sa splendeur visuelle aux magnifiques paysages de montagnes, superbement photographiés par Ruben Impens. Certains les ont jugés trop « cartes postales » ou d’une « esthétique publicitaire », lors de la projection au dernier Festival de Cannes. Sélectionné en compétition, « Les huit montagnes » a cependant obtenu le très convoité Prix du Jury (ex aequo avec « EO »).
Auteur de « Alabama Monroe », César du meilleur film étranger en 2014, le cinéaste belge Felix van Groeningen s’est associé à sa compagne, la comédienne Charlotte Vandermeersch, pour réaliser ensemble « Les huit Montagnes ». Une réussite !
Caroline Boudet-Lefort