« Le Colibri » se déroule dans un désordre total et le spectateur doit reconstruire le déroulé de la vie de ce fameux médecin comparé à un colibri, cet oiseau-mouche qui serait sédentaire et ne saurait changer ses habitudes.
Pourtant la vie de ce médecin est pleine d’inattendu et de fantaisie, même si c’est bien souvent malgré lui. Ainsi, dans sa consultation médicale arrive le psychanalyste de sa femme qui lui en raconte de « belles » ! Cependant, ils deviendront amis jusqu’à la fin de leurs jours...
Ce médecin, Marco Carrera, épouse une hôtesse de l’air parce qu’un jour, elle n’a pas pris son service sur un avion qui justement se ’crashe’ ! Lui-même, avec un copain insupportable, a été exclu d’un avion qui a chuté ne laissant aucun survivant !
Cette similitude dans leur vie les désigne, pense-t-il, comme destiné l’un à l’autre....
Mais, dans leur mariage, elle s’avérera d’un caractère irascible. Aussi ce dont il lui est le plus reconnaissant, c’est de lui avoir donné une fille qu’il adore. Et, il sera encore plus comblé par son attachement à sa petite-fille dont il aura la responsabilité jusqu’à la fin de ses jours...
Tout le film est d’une grande fantaisie, très divertissant, mais dans un tel désordre parmi une telle multitude de personnages que le spectateur peut parfois se perdre dans des sous intrigues dans une période assez longue de toute une vie.
Le passé et le présent se mêlent et s’emmêlent avec une succession de drames et de coïncidences
Une fois le puzzle reconstruit dans sa tête, chacun peut trouver le film fort divertissant et attachant parmi des amours tous azimuts. Et des liens familiaux parfois solides, parfois vacillants. Mais, on ne peut pas dire que le vieillissement physique des personnages soit une réussite, avec de telles rides que c’est véritablement outré !
Francesca Archibugi a adapté le roman éponyme à succès de Sandro Veronesi (lauréat du Prix Strega), « Le Colibri », et elle a choisi des interprètes à la hauteur de tous ces personnages savoureux à souhait. Impossible de trouver mieux que le talentueux Pierfrancesco Favino pour le rôle principal, Benedetta Porcaroli se distingue dans les crises d’hystérie de son épouse, Nanni Moretti « joue » parfaitement le psychanalyste ami, Bérénice Bejo illumine véritablement le film, en amie française à qui « le colibri » est très attaché et qu’il retrouve à Paris. Mais on peut aussi citer Laura Morante, et tous les autres...
Caroline Boudet-Lefort