« Asteroid City » se situe en 1955, dans un patelin américain perdu au fin fond du désert, où cinq enfants surdoués sont invités à présenter leurs inventions scientifiques à une délégation de militaires et d’astronomes, tandis qu’à proximité, se déroulent des essais nucléaires... En même temps, à l’autre bout des Etats-Unis et des espaces infinis du Far West, une troupe de théâtre répète un spectacle intitulé « Asteroid City » qui évoque la scène new-yorkaise des années 1950. Chaque acteur incarne un personnage de cette bourgade fictive et le comédien qu’il interprète dans la pièce.
Le tout avec des couleurs acidulées comme les aime Wes Anderson, une musique alerte d’Alexandre Desplat et une profusion de détails qui fait que le spectateur se perd quelque peu pendant l’heure trois quarts du film ! Mais peut-être est-ce un rêve où il serait incongru et dérisoire de chercher la moindre logique à cet emboîtement de récits et de mise en abîme théâtrale !
Les acteurs semblent se prêter parfaitement au jeu, peut-être n’avaient-ils pas compris eux-mêmes la logique du scénario – s’il y en a une ! Ainsi, reste-t-on un peu insatisfait dans cet emboîtement de récits, malgré une réflexion sur la fin du monde !
Que ce soit les aventures de naufragés du désert ou les coulisses d’une pièce de théâtre, tout semble tourner à vide. Il n’y a aucune émotion et « Asteroid City » reste dans une esthétique maniériste où se complait Wes Anderson depuis quelques films, défaut qui va en s’accentuant et qui peut en lasser plus d’un. Il voudrait malicieusement enchanter, mais cela devient un « procédé » où manque la virtuosité de ses premiers films dont nous avions eu tant de plaisir à découvrir l’humour et son style reconnaissable entre tous (« La famille Tannenbaum », « La vie aquatique », « A bord du Daarjeling Limited »...)
Maintenant, Wes Anderson se parodie lui-même et cela semble lui suffire. Le spectateur, lui, reste sur sa faim, d’autant qu’il a un peu perdu la route dans les emboîtements de récits et de mise en abîme théâtrale.
Comme toujours chez Wes Anderson, il y a un casting fourni et la distribution est très brillante : Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Steve Carell, Matt Dillon, Willem Dafoe, Margot Robbie, Jeffrey Wright, Tilda Swinton, Edward Norton, Adrien Brody, .... et une multitude d’autres ! Mais aucun ne semble incarner de façon « vivante » son personnage.
En bref : le spectateur reste extérieur à tout ça !
Caroline Boudet-Lefort