Après des scènes de sexe à répétition, les deux amoureux se marient à Las Vegas. Aussi les parents affolés arrivent-ils de Moscou en jet privé, avec l’intention d’annuler ce mariage et de ramener leur fils au bercail.
Après avoir vu les trois films de Sean Baker sortis en France (Tangerine en 2015, The Florida project en 2017, et Red Rocket en 2021), nous n’étions pas enthousiastes sur les réalisations de ce cinéaste et nous n’avons pas davantage d’enthousiasme pour Anora, même si ce nouveau film est cependant bien meilleur que les précédents.
Méritait-il la Palme d’Or au Festival de Cannes ? Certes non, puisqu’il a ainsi devancé « Les graines du figuier sauvage » de Mohamad Rasoulof, « Le grand tour » de Miguel Gomes, « All we imagine as light » film indien de Payal Kapadia, « Bird » d’Andrea Arnold et bien d’autres qui nous semblaient davantage être dignes de la récompense suprême.
Il paraît que le Jury a bien ri lors de la projection d’ « Anora », ce qui a été déterminant pour l’attribution de la Palme, parait-il, l’occasion de rire étant rare pendant le Festival. Mais est-ce un argument majeur ?
C’est plutôt l’interprétation époustouflante de la comédienne principale Mikey Madison qui retient l’attention. Une star est née et le prix d’interprétation aurait pu lui être attribué : il aurait été largement mérité.
L’actrice montre une énergie étonnante quand elle fait face aux sbires que les parents de son amoureux ont envoyé pour le remettre dans ce qu’ils estiment « le droit chemin », en renonçant à cette union dévalorisante à leurs yeux !
Mais Mikey Madison se montre tout autant fabuleuse dans les nombreuses scènes de sexe ou celles de sa vie courante que l’on voit moins ! Elle habite à merveille son corps et son beau visage est très expressif, capable de montrer une grande diversité d’émotions et de changer de registre d’un instant à l’autre.
Rien que pour elle, le film mérite d’être vu ! Mais peut-être pas au point d’être palmé d’or…
Caroline Boudet-Lefort